Jean Isaïe Péluchon, tué à Bouvigne le 15 août 1914
Peluchon Jean voir combat de Bouvignes
Tué à l'ennemi "est glorieusement tombé pour la France, le 15 /08/1914 à Bouvignes (Belgique) tandis que sans soutien d'artillerie, il résistait crânement à une attaque de la garde allemande".
Extrait de l'Etat civil régimentaire tenu par le sous- lieutenant Lux
"... Acte de décès de Jean Isaïe Albert René Péluchon, lieutenant au 148ème ri, âgé de 35 ans, né à Caubon Saint-Sauveur (Lot et Garonne), domicilié route de Bonsecours à Givet. Décédé le 15 /08/1914 à dix heures du matin sur le champ de bataille de Bouvignes. Conformément à l'article 77 du code civil, nous nous sommes transporté auprès de la personne décédée et assuré de la réalité du décès. Etant très éloigné du champ de bataille, nous n'avons pu nous assurer de la réalité du décès".
Qui est ce lieutenant Péluchon?
Né le 3 janvier 1879 à Caubon-Saint-Sauveur, un petit village dans le département du Lot et Garonne, fils de Jean, instituteur et de Sol Marie-Thérèse, sans profession.
"est comparu Péluchon Jean Albert , instituteur, âgé de 30 ans, domicilé au bourg de cette commune, lequel nous a présenté un enfant de sexe masculin, né aujourd'hui dans sa maison d'habitation, à onze heures du matin de lui, déclarant, et de Marie Thérèse Angèle Sol, son épouse, âgée de 24 ans, sans profession auquel enfant il a déclaré vouloir donner les prénoms de Jean Isaïe Albert René"
À 18 ans, il devance l’appel de la conscription et le 8/01/97, il signe un engagement de 4 ans (engagé volontaire). Les renseignements physionomiques à son sujet sont laconiques : il taille 1 ;66m, ses cheveux et sourcils sont noirs, les yeux châtains foncé ( ?) front ? (ill), le nez est moyen ainsi que la bouche et le visage ovale. Pas de marques particulières.
Le 10 janvier 1897, il entre au 70ème régiment d’infanterie caserné à Vitré, département de l’Isle et Vilaine comme soldat de seconde classe. Georges Sol, son oncle, le frère de sa maman, y est capitaine. Le jeune engagé passe caporal le 23 août 1897 puis sergent le 23 septembre 1898. Faisant certainement preuve de certaines dispositions, il exerce, entre avril 1899 et mars 1901, les fonctions de sergent-fourrier lorsque la nécessité s’en fait sentir. Son engagement étant terminé, il est mis en congé le 10 janvier 1901. Le voici redevenu civil ! Pour peu de temps. Il signe le 8 juin 1902, un nouvel engagement au 138ème ri avec son grade de sergent. Attiré par la carrière militaire ou influencé par son oncle capitaine au 70ème ri et son beau-frère, lieutenant au 20ème ri, il demande à suivre les cours de l’Ecole militaire d’infanterie à Saint-Maixant. Une école qui permet à des sous-officiers faisant preuve d’aptitudes au commandement d’accéder au grade d’officier. Il y est admis et sortira, promotion 1904/1905, 195ème sur 237 élèves comme sous-lieutenant.
Extrait du Journal officiel de 1904, la publication des résultats des différentes écoles militaires
1er avril 1904, il est affecté au 136ème ri. un régiment caserné à Saint-Lô. Du 14 mai au 15 août 1908, il en est brièvement détaché pour suivre une formation à l’école normale de gymnastique et d’escrime à Joinville- le-Pont
école normale de gymnastique et d'escrime de Joiville-le-Pont.
Entretemps, le 11 novembre 1905, il a convolé en justes noces avec la demoiselle Léglu Thaïs, et ce, avec l’autorisation du général commandant le 10ème corps d’armée. Georges Sol, oncle du côté maternel du marié, chevalier de la Légion d'Honneur, chef de bataillon au 132ème ri et Eugène Coadit, beau-frère du marié, lieutenant au 20ème ri signent comme témoins.
1911, nouvelle affectation. Il mute vers le 128ème RI. De nouveau, il suit une formation, du 1er janvier au 4 février 1912, au tir cette fois, dans le camp d’entraînement du Ruchard.
Il passe lieutenant et, le 8 avril 1914, « par décision ministérielle », est muté, « pour motif de service », vers le 148ème RI qu’il rejoindra le 4 août 1914.
Il est affecté comme lieutenant dans la 11ème cie du capitaine Roques. Quelques jours par après, il connaîtra un sort funeste en défendant la passerelle de Bouvignes.
Quelques documents et photos le concernant
Sa fiche sur Mémoire des Hommes
Citation dans le Journal officiel. En 1920, il sera décoré, à titre posthume de la Légion d’Honneur: "chevalier de la Légion d'Honneur. Croix de Guerre avec étoile vermeil".
Curieusement, Jean Péluchon ne figure pas sur le monument aux morts de sa commune. Une plaque commémorative de tous les citoyens de Caubon Saint-Sauveur ne reprend pas son nom.
Photos M. Bazias
En revanche, il est repris sur le monument aux morts de Meilhan sur Garonne, un bourg voisin. Mais sous le prénom de René. Une trace de son inhumation à Bouvignes.
Le monument aux morts de Meilhan sur Garonne
La tombe dans le cimetière militaire de Dinant (Belgique)
Saint-Maixant l'Ecole, sur la façade du musée militaire, plusieurs plaques commémoratives reprenant les noms des officiers, formés à cette école, tombés entre 1914 et 1918
La plaque de la promotion 1904
Photos personnelles
Sa fiche matricule extraite des archives départementales du Lot et Garonne,
peu fournie en informations.
Son dossier officier aux archives de Vincennes
L'acte de décès retranscrit dans le registre des décès de la Mairie de Caubon Saint-Sauveur.
Sources
Archives de Vincennes, dossiers officiers
Archives départementales en lignes , état civil, naissances et mariages et décès de Caubon Saint-Sauveur (Lot et Garonne) et de Valence (Tarn et Garonne)
Archives départementales du Lot et Garonne, registre de la matricule.
Journal officiel (Gallica) 1902, 1903 et 1904 aux dates, jours et mois, reprises dans le texte.
Archives du CICR, inhumation du lieutenant Péluchon
Mémoire des Hommes, la fiche MPLF
Cartes postales anciennes
Photos personnelles du musée de Saint-Maixant l'Ecole
Merci à
M. Bazias,
et D. Laheyne pour leur partage d'informations