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Pour le 148ème régiment d'infanterie
21 février 2021

Le sous-lieutenant de réserve Abdon Briatte, tué en observant les tranchées ennemies

Le sous- lieutenant Abdon Briatte, 

briatte jacques RaguetNé le 29 juillet 1890 à Bohain (Aisne) Abdon Briatte , fils d’Alexandre et de Julie Degremont, est instituteur lorsque le 9 octobre 1912,  il entre sous les drapeaux du 128ème régiment d’infanterie.

Caporal le 23 février1913, il suit, à Vincennes, le cours spécial du 1er octobre 1913 au 1er avril 1914 pour devenir officier de réserve . Des cours accélérés pour intégrer les notions de bases auxquelles sont confrontés les officiers de l’active. Le complément de l’instruction se fera sur le terrain aux côté des cadres.

instruction 4Extrait du manuel d'instruction (voir sources)

instruction 1

Ayant satisfait aux examens, il est nommé, par décret du  président de la République, au grade de sous-lieutenant de réserve pour prendre rang le 1er avril 1914 et le 6 avril, il rejoint le 148ème ri, 2ème compagnie du capitaine Dagalier.

jo 1a

 

 

Il rejoint le 148ème ri avec d'autres aspirants que l'on suivra au cours de la campagne

Sa compagnie entre en Belgique le 6 août

Le 6 août, embarquée à la gare de Givet, la compagnie débarque à Dinant dont elle assure la défense du pont et de la ville ainsi que la protection de l’état major régimentaire. Et après quelques glissements vers le nord, elle se retrouve 

yvoir 2le pont d'Yvoir avant 1914, le ri sur la gauche de la photo

yvoir 1907a Les 8 et 9 août, à Anhée avec la section mitrailleuse du bataillon pour la défense du pont d’Yvoir. Le chef de bataillon a installé son poste de commandement à Moulins, un hameau du village d’Anhée.

warnant, le 23 août (3)On devine encore un vestige de   l'ancien pont (au centre de la photo)

Le 16 août, la compagnie doublée de la 7ème compagnie glisse vers les villages de Hun-Rouillon.

Annevoie Rouillon

 

 

Des éléments du 148ème ri en  poste à Annevoie Rouillon.

godinne

 

 

 

 

 

 

Le pont de Godinne qui sautera le 22 août, les positions du 148ème ri sont sur la gauche de la photo.

Le 17 août, nouvelle disposition, elle n’occupe plus que le village de Rouillon et défend le pont de Godinne. L’ennemi se faisant plus menaçant sur la rive opposée,  elle est renforcée par les 7ème et 8ème compagnie et une section de mitrailleuses. Le pont saute le 22 août. Le 23 août, les troupes allemandes tentent de franchir le fleuve à Yvoir-Anhée et à Rivière. Le 1er bataillon, inférieur en nombre et en moyens ne pouvant  tenir, se retire laissant une section en défense du village de Rivière-Burnot et  la 4ème compagnie, accrochée par l'ennemi,  au pont d’Yvoir.

BioulLa photo aurait été prise en bord de Meuse en août 1914

Bioul 2Serait-ce le sous-lieutenant Briatte sur la photo?

 Selon plusieurs avis, il semblerait, après avoir comparé les photos, que l'officier à droite de la photo soit le sous-lieutenant de réserve Briatte.

 

 

C’est la retraite vers la Marne qui commence  !

A part la section du lieutenant de Cappellis, engagée à Rivière-Burnot, la 2ème compagnie retraite vers la Marne sans avoir été au feu. Une retraite pénible car le 1er bataillon doit rattraper le gros du régiment qui a pris de l’avance.

Le baptême du feu

Ce n’est  que le 1er septembre 1914, à Coucy-le-Château que le sous-lieutenant Briatte reçoit son baptême du feu. Il est aux avant-postes.

http://148emeri.canalblog.com/archives/2020/01/03/37910379.html

Extrait : « Profitant de la couverture boisée, les hommes de la 2ème compagnie s’approchent du premier pont et, par leur feu nourri, permettent à la 1ère section de mitrailleuses du lieutenant de Lisles de s’installer et de contrebattent efficacement la position ennemie. Les mitrailleuses allemandes se retirent. Un repli accéléré par la menace du retour du IIIème bataillon revenant du pont du Moulin de Nogent. Deux sections (la 1ère du lieutenant de Cappelis et la 3ème de l’adjudant Javoy) franchissent le pont et prennent possession du hameau  de La Glory et s’y abritent afin d’échapper aux tirs de l’artillerie adverse. Une artillerie ennemie qui entreprend le pilonnage des deux ponts et de leurs abords, freinant le mouvement initié. Malgré cela, le commandant Vannière fait passer la 2ème compagnie renforcée par  la section de l’adjudant Vivinius (de la 3ème cie) « en file indienne, se morcelant par petits paquets, avec des distances entre chaque essaim ». La progression reprend. Il est 14 heures, tout le régiment est passé au Sud du canal. Le combat s’engage. La 2ème cie, qui a fourni le premier effort «  s’arrête afin de remettre de l’ordre dans ses unités ». Toutefois, les sections des lieutenants Briatte et de Mascureau (2ème cie) reprennent leur progression et, malgré la protection du relief, subissent un feu meurtrier causant des pertes parmi les hommes ».

coucy-le-chateauLes seules compagnies (ou partie de compagnies) qui ont pu rejoindre le régiment. De la 2ème compagnie, il n'y a que les sections de Cappelis et Briatte qui rejoignent. 

  C’est un revers pour le régiment qui reprend sa marche vers la Marne avant de remonter, dans un sursaut, vers l’Aisne et Berry-au-Bac. Beaucoup de compagnies sont égarées et mettront une douzaine de jours avant de rejoindre. Le sous-lieutenant Briatte est parvenu à rejoindre le régiment au point de ralliement. La marche reprend jusqu’au 6 septembre. Une halte ! Un vrai jour de repos, le premier depuis le 23 août ! Le 7 septembre, l’ordre de jour de Joffre.

C’est le sursaut qui conduit le régiment à Berry-au-Bac. A. Briatte y subit les bombardements, participe à la défense des ponts et surtout est présent lors de la prise de la côte 108.  Les assauts contre la côte 108. Une des pages les plus glorieuses du régiment, une des plus sanglantes aussi.  A chaque assaut, il voit plusieurs officiers mis hors de combat, la plupart tués, quelques-uns blessés.

1er octobreLa 6ème compagnie le 1er octobre. Parmi les sous-officiers, plusieurs seront promus sous-lieutenants afin de remplacer les disparus.

Modifications apportées dans l’organigramme du régiment. Le 1er octobre, il passe à la 6ème compagnie dont il partage le commandement avec le capitaine Coste. Il n’en changera plus.

Pontavert, la ferme de la PêcherieLe secteur occupé par le 148ème ri devant la ferme de la Pêcherie. On voit le cimetière du régiment derrièrela ferme. c'est là qu'il sera provisoirement inhumé. Les fines lignes rouges représentant les boyaux de communication, Aucarreour , à droite dela photo, la ferme de Choléra, position allemande

 

L’hiver s’installe, la vie dans les tranchées est rude. Au bord de l’Aisne, les tranchées sont inondées. De l’eau, à certains endroits, jusqu’aux mollets. Le thermomètre descend jusque -10°. Il faut tenir sous les nombreux bombardements de l’artillerie lourde ennemie. Durant le mois de janvier, le front est relativement calme au niveau des mouvements de troupes, il n’y a "que" les nombreux bombardements de l’artillerie ennemie qui viennent semer le trouble parmi les hommes. Du 1er au 27 janvier 1915, 8 tués et 38 blessés ! Peu de pertes en comparaison de la fréquence et la violence  des bombardements et  au bilan des journées de combat à Sapigneul, à la côte 108. C’est néanmoins toujours trop.

circonstanceExtrait du JMO. les circonstances de sa mort. 

  Le 27 janvier, alors qu’il observe les positions ennemies par un créneau, il est tué d’une balle au front. Imprudence ou fatalité ? Des deux côtés, des tireurs d’élite embusqués dans les tranchées sont à l’affut d’une tête qui dépasse des défenses opposées. Il sera une de ces victimes.

briatte cim la pêcherie

Il est inhumé provisoirement dans le cimetière de la ferme de la Pêcherie avant d’être transféréà Berry-au-Bac. Après la guerre sa famille fera revenir son corps dans le cimetière municipal de  Prémont

Premont, AisneLe monument aux morts de Prémont, sa tombe, celle avec  une colonne brisée, une vie brisée

briatte abdon abdan

 

 

 

 

 

 

 

Selon la plaque commémorative de Saint Michel (Hirson) , il avait été institueur de 1911 à 1912, juste avant son entrée sous les drapeaux.

decore grans echo de l'aisne 20 mars 1920Journal local, la date du 27 juillet 1917 est fausse, il s'agit du 27 janvier 1915

Il sera décoré à titre posthume de la Croix de chevalier de la Légion d’honneur.

Prémont 29-06-1906

Adolescent, Abdon Briatte est un étudiant précoce et avec l'aide de son maître, il réussira  le brevet de capacités, "ce succès est d'autant plus beau que le jeune Briatte a dû demander une dispense d'âge... et qu'il n'a pas 15 ans"

Abdon Briatte 21-08-1907 -1Elève à l'école normale

Abdon Briatte 21-08-1907 -2

Sources

Memoire des Hommes, JMO du 148ème ri et la fiche mort pour la France

Archives départementales de l'Aisne, matricule

Journal officiel lois  et décrets, citation et Légion d'Honneur à titre posthume

Plaque commémorative, service documentation de la Mairie d'Hirson.

Journal l'Echo de l'Aisne, 1907

Bulletin officiel du Ministère de la guerre, Elèves officiers de réserves, Gallica BNF

Photo monument aux morts et tombe Généanet photo Didier Mahu

Photo du sous-lieutenant Briatte: Mémorialgenweb, Jacques Raguet

Cartes postales et photos personnelles

Merci à Messieurs Y. Bobe, Y Meury, H. Henry et M. Saint Loup pour leur aide

 

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