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Pour le 148ème régiment d'infanterie
13 novembre 2018

Anseremme, les 14 et 15 août 1914

Le 14 août 1914

Dès le matin du 14, la pression ennemie se fait de plus en plus pressante. de nombreuses troupes saxonnes se massent à proximité de la ville. Les villages de Dréhance et de Sorinnes, circonvoisins d'Anseremme, sont occupés. Les prévisions de Cadoux se réalisent.

« Le 14 à 7h 30, le lieutenant de Beaucoudray envoyé en reconnaissance avec dix hommes de la 9ème cie gravit la pente qui mène au plateau et reçu bientôt des coups de feu de cavaliers embusqués dans une briqueterie, à l’Ouest du village. Il riposta et tua trois hommes, les autres s’enfuirent dans le bois et il put regagner Anseremme sans pertes »

« A 10 heures, la 9ème cie envoya de nouveau le sergent Vaterlot et dix hommes, près de Dréhance, ils rencontrèrent quatre cuirassiers allemands, en tuèrent deux et trois chevaux et capturèrent le cavalier désarçonné tandis que le quatrième un lieutenant gagnait le bois ».

0 AnseremmeEt de fait,

Estimer les forces en défense du pont d’Anseremme, serait-ce donc la raison de l’attaque ?

Erreurs dans l’article, ce ne sera pas le dernier train et les Allemands n’avaient pas de canons, en revanche sa conclusion colle à la réalité, « cet engagement cachait une entreprise de plus grande envergure ».

z anseremme vooruit 16 aJournal Vooruit en août 1914

 

A 18 heures, des cavaliers et des fantassins appartenant aux 8ème Dragons et à un bataillon de chasseurs saxons se présentent sur les hauteurs du village à proximité du château d’Hordennes. C’est le sous-lieutenant Plusquellec qui, avec sa section, est de garde sur la rive droite du fleuve. Sa riposte oblige l’adversaire de se retirer mais qui revient avec une section de mitrailleuses pour appuyer son attaque. La fusillade dure une heure mais ne donne pas de résultats probants.

Rapport du sous-lieutenant Plusquellec de la 9ème cie du 148ème  d’infanterie au sujet du combat d’Anseremme.

 « Le 14 août, ma section était de garde au pont d’Anseremme. A 18 heures un groupe de cavaliers se présentaient à la crête près du château d’ Hordennes. J’ouvris le feu les cavaliers disparurent. 0 18h. 15, une section de mitrailleuses ennemies ouvrait le feu sur ma section. Je répondis à chaque fois. La fusillade dura environ une heure ».

Malgré ce baptême du feu, le jeune officier ne semble pas gonfler l’événement. C’est cependant sur ce fait que, dramatisant la situation, s’appuie son chef de bataillon Bertrand, pour quémander l’envoi urgent de renforts. Le 33ème ri,  cantonné à Anthée, est mis en route pendant la nuit et par une marche de nuit,  le IIème bataillon du commandant Momenteau, rejoint Anseremme et occupe le terrain avec la 9ème cie.  

anseremme planBlanc: les positions de la 9ème cie en avant soirée du 14 août. Seule la section du lieutenant Plusquellec est sur la rive droite.

Rouge: l'avance de la 9ème cie en rive droite

Bleu: les différentes compagnies (et n°) du II/33ème ri

 Et le 15 août

Dès le matin, « on entendit gronder le canon, tout d’abord ce fut dans le lointain mais peu à peu la canonnade prenait de l’extension sur la rive droite » témoigne le curé d’Anseremme.

Dès 5h du matin, toute la compagnie passe alors en rive droite et le capitaine Coutaz Repland fait évacuer les quelques maisons jouxtant le pont. Sa mission première est de barrer Froideveau et empêcher l’ennemi de déboucher sur la Meuse. Les différentes sections se mettent en route sous la protection des compagnies du II/33ème ri. Elles progressent vers Froideveau et y dressent des barricades afin d’ interdire l’accès à la vallée. Conjointement à cela, la section du sous-lieutenant Remy tente de gagner par deux fois les crêtes du Rocher Bayard et de là, le plateau d’ Herbuchenne. Le plateau d’Herbuchenne occupé par des batteries ennemies est puissamment défendu par de l’infanterie, une section de mitrailleuses ainsi que par des tireurs embusqués dans les rochers. Les deux tentatives françaises se soldent par un échec et la section doit se replier sous un feu violent d’infanterie et des obus des 77 braqués sur eux.

Naton charles anseremmeLe soldat Charles Baton est tué, d’autres sont blessés. Une occasion manquée de renverser les batteries qui mettent en difficulté les défenseurs de Dinant et dans une moindre mesure ceux de Bouvignes.

C’est le peloton Götz du Jägers bataillon 13, en soutien d’artillerie, qui repousse les Français.

la section gotzExtrait de l'historique du 13ème jagers bataillon saxon 

« De là, il a eu l'opportunité de tirer efficacement sur les Français en retraite. Bientôt, le tir d’une batterie et de la  compagnie de mitrailleuses (M.G.K.) s'ajoutait au sien; leur feu a fait que l'ennemi (la section du 148ème) abandonne rapidement toute résistance et recule avec de lourdes pertes ».

Au ravin de Froideveau, le capitaine Coutaz Repland apprend que les compagnies du II/ 33ème ri tenant les hauteurs du pont ferroviaire sont mises à mal par l’infanterie saxonne soutenue par de l’artillerie. Elles sont obligées de se retirer. La situation se complique car avec le retrait du II/33, la 9ème cie risque d’être coupée de ses bases. Un enveloppement est à craindre. Le commandant de compagnie n’a d’autre alternative que de se replier. Il est à peine 9 heures, les hommes démoralisés et fatigués se retirent quand les batteries allemandes balayent « d’une grêle d’obus » la route traversant Anseremme détruisant les barricades et fauchant les hommes qui retraitent sans aucune protection.

10 anseremmeLe prieuré transformé en ambulance par la Croix-Rouge belge comme l' Hôtel de la Lesse, , le Grand Hôtel et le Beau Séjour

 En charrettes, en brouettes, les blessés, tant du 33ème que du 148ème ainsi que des Allemands affluent dans les différents hôtels transformés en ambulances par la Croix-Rouge belge. Parmi eux, le capitaine Coutaz Repland sérieusement blessé au bras et qui, après les premiers soins, est évacué sur Givet. Tous ces blessés reçoivent les soins de la population anseremmoise, ils seront transférés le 19 août, en voitures, vers l’hôpital de Dinant. Le capitaine blessé, c’est le lieutenant Gane de Beaucoudray qui prend le commandement.

anseremme le pont de la lesseJPGLe pont Saint-Jean (dit Pont de Lesse par les troupes françaises)

Sous le feu adverse, le repli est chaotique, Les hommes, pour la plupart, c’était leur baptême du feu, traumatisés par la tournure des événements fuient plutôt que de retraiter. Par petits groupes, ils passent sur le pont à la confluence de la Lesse et de la Meuse, un pont bien repéré par l’artillerie ennemie. Le repli se transforme en débandade et les officiers doivent intervenir pour reprendre la troupe en main. Le soldat Briquet est tué à l'approche du pont.

Vers 13 heures, l’artillerie française déclenche un feu destructeur sur les batteries saxonnes qui accablaient les défenseurs français. Une aide stérile pour la 9ème cie dont le repli est bien amorcé en direction d’Hastières. Les blessés y seront soignés par la Croix-Rouge locale. La compagnie arrive à Hastières vers 3 heures de l’après-midi, les hommes « nous reviennent défaits, exténués, plusieurs blessés sont soignés par les habitants ».

0000 pour anseremmeUn habitant d'Hastière témoigne

Un premier bilan est dressé, il manque le capitaine, des sous-officiers et une quarantaine d’hommes sont restés à Anseremme ou en train de rejoindre avec du retard. Il reste, outre le cadre amputé de son capitaine, 209 hommes armés et ayant chacun 200 cartouches et un jour de nourriture.  Il manque malheureusement la voiture de munitions abandonnée à l’école d’Anseremme. Une fois reconstituée et ayant pris un peu de repos, la compagnie reprend sa route et rejoint le village d’Annevoie où le IIIème bataillon se reconstitue avant de se diriger vers Bioul pour y être mis en réserve.

Les pertes

 

baton dinLa tombe du soldat Charles Baton à Dinant

 tué à l'ennemi  lors de la tentative d’accéder sur le plateau d’Herbuchennes,

l’autre, Julien Briquet,  tué en traversant le pont de Lesse

briquet aLe faire-part mortuaie du jeune prêtre

« C’est à ce moment que Mr l’abbé Julien Briquet, soldat français, séminariste de Saint Omer, fut atteint d’un éclat d’obus et trouva glorieusement la mort, les armes à la main. Son corps inanimé fut trouvé étendu dans la rue environ 50 m du Pont Saint Jean » (Pont de Lesse).

calvaireLe calvaire qui se trouve dans la cour de l’Hôtel de la Lesse où furent retrouvés plusieurs corps de soldats français (du 33ème ri).

 

 

 

 

Les blessés  entrés le 19 août à l’hôpital de Dinant venant d’Anseremme (en voitures) et évacués vers l’arrière par les trains sanitaires du 19 et du 21 août.

Ceux du département du Nord

Fortay Georges, plaie à la jambe

Desailliez Georges, blessure à la cuisse par éclat d’obus

Defossez Edouard, blessé par balle à la cuisse, évacué sur l’hôpital n°6 de Saint-Brieuc jusqu’au 22 septembre avant de rejoindre le régiment le 19 suivant.

Dhenin Emile, évacué sur l’hôpital temporaire du Havre jusqu’au 26 septembre 1914. L’œil crevé par balle, il sera réformé en mai 1915

Ceux du département des Ardennes

Grandfils Albert, de Les Mazures une plaie au bras. Evacué vers l’hôpital temporaire 67 à Château-Thierry et dirigé vers  le dépôt le 26 novembre 1914 avant de rejoindre le régiment à Berry-au-Bac (Plusieurs fois blessé par la suite)

Dussart Joseph de Fépin, plaie au mollet

Haas Eugène de Floing, plaie perforante à la jambe. Rentré au régiment après les soins, il est tué à l’ennemi le 13 novembre

Jean Joseph  Manon, de Haybes, blessé

manon jean lhJean Joseph Manon né à Haybes et résidant à Fumay, ardoisier fendeur, incorporé le 10 octobre 1912, comme soldat de 2ème classe, nommé  soldat de 1ère classe et musicien le 13 décembre 1913. C’est à son baptême du feu, reçu à Anseremme, qu’il est blessé pour la première fois. La 9ème cie subit un feu intensed’artillerie lors de son repli. il est blessé par éclat d’obus au genou et main gauche. Soigné sur place dans l’ambulance locale, il est ensuite transféré, par voiture le 19 août, vers l’hôpital de Dinant et évacué le jour même par train sanitaire. Le 23 novembre 1914, il est de retour au régiment et nommé caporal. Le 16 février 1915, à la ferme de Luxembourg, Une sortie de tranchée difficile. La 9ème cie s’élance mais les brèches ouvertes dans les réseaux de fils de fer français ne permettent le passage que d’homme à la fois. Ce dont profite l’ennemi  pour pilonner le secteur. Les pertes sont lourdes. C’est sa deuxième blessure, un éclat d’obus à l’épaule gauche avec plaie à l’humérus. Après les soins, il mute aux 62ème ri (le 24 avril 1915) puis 93ème ri (le 13 juin 1915) et combat à Verdun. Au cours du conflit, il est blessé cinq fois et évacué une fois comme malade. Il termine la guerre avec le grade d’adjudant[i]. Cité cinq fois dont« Chef de section déterminé, cerné sur son emplacement s’est dégagé avec sa section et a rejoint ses lignes ».

Décorations MANON Jean JosephTableau des décorations, document reçu de M. F. Gelpi

 

https://gw.geneanet.org/fgelpi?n=manon&oc=&p=jean+joseph

Nombreuses décorations dont la Légion d’honneur, la Croix de guerre avec palme et étoile vermeil, Croix de guerre anglaise. Après la guerre, il signe un nouvel engagement au grade d’adjudant-chef et sert dans un régiment de Zouaves au Maroc.

Une citation mais il n'était plus présent au 148ème à ce moment.

manon jean cit

Les rapports des officiers

 Rapport du sous-lieutenant Plusquellec de la 9ème cie du 148ème  d’infanterie au sujet du combat d’Anseremme.

 « Le 14 août, ma section était de garde au pont d’Anseremme. A 18 heures un groupe de cavaliers se présentaient à la crête près du château d’ Hordennes. J’ouvris le feu les cavaliers disparurent. 0 18h. 15, une section de mitrailleuses ennemies ouvrait le feu sur ma section. Je répondis à chaque fois. La fusillade dura environ une heure. Le lendemain, je reçus l’ordre de pénétrer dans Anseremme et de me porter jusqu’au ravin de Froideveau. Engagé à environ 400 m d’Anseremme, je reçus l’ordre de m’arrêter, je construisis une barricade. Vers 9 heures, je reçus l’ordre de venir à l’autre … du ravin pour occuper une barricade établie auparavant. Vers 11 heures, je reçus l’ordre de me replier. A l’entrée du pont de Lesse, je me retournai pour savoir s’il fallait m’arrêter. Le capitaine me fit le geste de continuer. Au passage du pont, ma section essuya des coups d’artillerie. Le soldat Briquet fut tué. Je rassemblai ma section sous un ponceau à quelques (mètres) du pont de Lesse. L’espace entre la Lesse et le pont du chemin de fer étant battu, je pris l’initiative vers la gare d’Anseremme par la voie gauche de la Lesse. Arrivé sur la voie du chemin de fer, je m’aperçus  que la compagnie légèrement en désordre se dirigeait vers Falmignoul. Je pris par le sous-bois vers Falmignoul et à 1500 m environ d’Anseremme, je retrouvai la compagnie. Le lieutenant avait pris le commandement, la compagnie fut rassemblée ».

Rapport du sous-lieutenant Remy de la 9ème cie du 148ème  d’infanterie au sujet du combat d’Anseremme.

« La 9ème cie reçut l’ordre de se porter dans le ravin de Froideveau mais ne put progresser car les deux hauteurs étaient tenues par l’ennemi ; la ferme Herbuchenne en particulier était occupée par des batteries d’artillerie tirant sur le point d’Anseremme. Avec ma section, je montai une première fois vers 8 heures dans les carrières formant la hauteur du ravin de Froideveau. Je dus abandonner car je ne pouvais apercevoir qui tiraient sur moi de l’avant et de l’arrière. Vers 9 heures, je recommençai en faisant un long détour et réussis à m’installer. J’étais à environ 1200 m de l’artillerie qui se présentait légèrement en oblique. J’ouvris le feu immédiatement, je subis celui d’une quarantaine de tirailleurs, soutien d’artillerie puis presqu’aussitôt deux pièces furent mises en batterie sur ma section qui essuya sept ou huit coups de canon bien ajustés ; j’eus un homme tué (Baton) et me trouvant attaqué par une section de mitrailleuses, je dus redescendre. A ce moment, je reçus l’ordre de tenir la barricade qui se trouvait à l’entrée du village sur le chemin de Dréhance pour protéger la retraite de la compagnie du 33ème ri qui occupait le château d’Hordenne. Vers 11 heures, le reste de la compagnie qui se trouvait toujours à l’entrée du ravin de Froideveau se replia sur moi et m’entraîna dans son mouvement de retraite vers le pont de Lesse fortement battu par l’artillerie. le capitaine fut blessé à ce moment et passa le commandement au lieutenant de Beaucoudray qui donna l’ordre de franchir le pont par groupe de quatre et de se rassembler sur la route de Beauraing. les premiers groupes s’étant éloignés très rapidement, il en résulta un peu de désordre qui put être réprimé quà environ 1500 mètres du pont d’Anseremme. la compagnie reformée se replia vers Hastière ».

Rapport du lieutenant Gane de Beaucoudray de la 9ème cie du 148ème  d’infanterie au sujet du combat d’Anseremme.

 « Vers 5 heures du matin, la compagnie reçoit l’ordre  de se porter sur la rive droite de la Meuse et de tenir les fonds de Froideveau. Elle barra ces fonds empêchant l’infanterie ennemie de déboucher mais ne peut gagner les crêtes de la Roche Bayard et le village d’ Herbutenne fortement occupé par l’artillerie ennemie, des mitrailleuses et des tirailleurs embusqués dans les rochers. Vers 1 heures, la 9ème cie  n’avait perdu  qu’un homme  et avait une section en réserve quand on vint dire au capitaine que le 33ème ri  avait du se replier et abandonner le pont et qu’il fallait battre en retraite le plus tôt possible pour ne point être  coupé. le capitaine donna l’ordre à ses sections de se porter rapidement en arrière. Les hommes épuisés par cinq jours d’escarmouches incessantes furent démoralisés par le mouvement de retraite. Arrivés au pont de Lesse, les premiers groupes commandés par le capitaine furent fortement éprouvés par l’artillerie ennemie qui battait ce passage avec beaucoup de précision. Me trouvant en arrière de la compagnie avec ma section, j’appris que le capitaine blessé s’était réfugié à la Croix-Rouge. Je pris le commandement et m’appliquai à faire passer le Pont de Lesse par petits paquets aux hommes qui, terrifiés par la pluie d’obus, s’étaient refugiés dans les granges et les maisons donnant à tout le monde comme point de ralliement, l’entrée de la route de Beauraing, derrière le pont du chemin de fer. je partis moi-même avec le dernier groupe entrainant avec moi ma voiture à vivre et à bagage abandonnés par son conducteur et enchevêtrée dans une barricade. Arrivé sous le pont du chemin de fer, je m’aperçus que ma malheureuse compagnie se retirait avec peu d’ordre sur la route de Beauraing. Je sautai sur un cheval et me précipitai en avant pour arrêter les groupes et rassembler ma compagnie et rétablir l’ordre avec l’aide de mes sous-lieutenants la cohésion et la discipline. Je fis faire l’appel, il manquait le capitaine un sous-officier, 6 caporaux et 40 soldats. Il me manquait ma voiture de munitions dont toutes les cartouches ont heureusement distribuées dans la nuit. Je ramenai ma compagnie en bon ordre sur le pont d’Hastière et me mis à la disposition du général Mangin. Il me reste 209 hommes de troupe armés et équipés ayant encore 200 cartouches par homme et un jour de vivres de réserve ».

9 Anseremme, la Lesse

Sources

Archives de l'Evéché, carton Anseremme, Dréhance et Sorinnes

Mémoire des Hommes, le JMO du 148ème ri et fiches "Mort pour la France"

Journal Vooruit en août 1914 et

Historique du 13ème jagers bataillon saxons page 12

Photos et cartes postales anciennes, archives personnelles

Le faire-part mortuaire reçu de Mme

 

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