L'adjudant-chef Léon Dupuy, mort à son retour de captivité
L’adjudant-chef Dupuy Léon
Adjudant en 1912.
Fils de feu Charles et de feue Planchard Catherine, Léon Dupuy est né le 9 juin 1881 à Signy-Monthibert (Ardennes) et y réside . Bien que cultivateur de son état, il signe, le 11 octobre 1899, à la mairie de Givet, un engagement au titre du 148ème RI. Arrivé au corps le 16 octobre 1899 comme soldat de 2ème classe ledit jour, il passe caporal le 19 mai 1900. Sergent le 20 novembre 1900, il exerce les fonctions de sergent-fourrier à partir du 16 février 1901.
Ses nombreux rengagements :
Les sous-officiers du régiment en 1903. Serait-ce lui en jeune sergent ( dernière rangée, 1er à droite)
« Rengagé pour trois ans avec prime le 6 janvier 1902 à compter du 11 octobre 1902. Rengagé pour deux ans sergent le 22 septembre 1902. Rengagé pour deux ans le 2 mars à compter du 11 octobre 1905 et sergent-fourrier le 29 juin 1905. Sergent le 24 septembre 1905. Rengagement pour deux ans le 17 septembre 1907 à compter du 11 octobre 1907. Sergent-major le 8 octobre 1907. Remis sergent sur sa demande le 25 janvier 1908 avec l’accord du général du 6ème corps du 23 janvier 1908. Rengagé pour un an le 16 septembre 1911 à compter du 11 octobre 1911. Rengagé pour un an le 16 septembre 1912 à compter du 11 octobre 1912 et nommé adjudant-chef le 1er juillet 1913 ». Il signe un dernier engagement d'un an le 8 octobre 1913.
« Remis sergent sur sa demande ». Selon les archives, la fonction de sergent-major, essentiellement adminsitrative, le "gratte-papier " de la compagnie, ne correspondait pas toujours au tempérament d'un sous-officier. Serait-ce la raison de sa demande de'être remis sergent?
" Si cela ne correspondait pas à son tempérament voire à ses compétences, il a pu préférer une fonction de cadre de contact"
Acte de décès, extrait et le nom de la veuve. Le colonel Canton
Entretemps, il a, le 26 septembre 1905, épousé, avec l’autorisation du colonel Canton, commandant le régiment, la demoiselle Ronsin Marie Gabrielle à Bazeilles (Ardennes).
Adjudant à la 12ème compagnie du capitaine Boitel
Parti en campagne le 2 août 1914 avec la 12ème compagnie du capitaine Boitel, il va se retrouver, dans en deux occasions, à se battre en infériorité numérique et face à un ennemi soutenu par de l'artillerie. Son bataillon est engagé dans le combat de Dinant le 15 août 1914. Durement secoué, le bataillon est mis au repos à Bioul.
Dinant: http://148emeri.canalblog.com/archives/2018/04/17/36329279.html
Et le 22 août, il remonte au front. Envoyé dans la position fortifiée de Namur afin d’aider les troupes belges à reprendre la position du Château-ferme de Beauloye tombée aux mains ennemies. Les 11ème et 12ème compagnies exécutent une charge à la baïonnette pour reprendre les tranchées et en chasser les troupes allemandes. Malheureusement une position impossible à tenir sous la violence de l’artillerie lourde allemande. Un repli très chaotique . Le bataillon, isolé du gros du régiment, ne rejoint qu’à Rocroi.
Beauloye: http://148emeri.canalblog.com/archives/2019/01/08/37000980.html
Puis c’est la retraite vers la Marne et le 1er septembre le combat de Coucy-le-Château. Un fameux revers pour le régiment. Les pertes sont sévères et plus de la moitié du régiment est égarée.
Coucy-le-Château: http://148emeri.canalblog.com/archives/2020/01/03/37910379.html
Son parcours de prisonnier
Blessé par un shrapnell à l’omoplate droite, le 1er septembre 1914, à Coucy-le-Château, il est fait prisonnier le 2 septembre, dans l’ambulance installée dans l’Hôtel-Dieu du bourg.
La fiche de prisonnier:
Nom de la personne à prévenir Le bourgmestre d'Agimont. Un village belge proche de la frontière. Les deux hommes devaient certainement se connaître.
En captivité à Magdebourg et transféré à Gardelegen puis Francfort avant d'être envoyé en Suisse pour y recevoir des soins plus appropriés à son état de santé. Il passe par Leysin, Montanat et Genève. Il est rapatrié "par l’armistice" sur Lyon, le 25 novembre 1918. En permission à Montpellier jusqu’au 1er janvier 1919, il rentre au dépôt à Vannes le 2 janvier et décédé le 10 janvier à l’hôpital mixte de Vannes.
Un secours de 200fr sera alloué à sa veuve
Sa présence au camp de Magdebourg , le premier camp.
18 mars 1916, transféré de Magdebourg à Gardelegen
.
Le 17 janvier 1918 (un bref retour à Magdebourg) et transféré vers Francfort. Il y est diagnotiqué malade des poumons. Il sera envoyé en Suisse pour y recevoir des soins. Il est accompagné par le commandant Delahaye, blessé comme lui à Coucy-le-Château et atteint de neurasthénie.
Extrait le liste des soldats envoyésen Suisse le 14 juin 1918.
En Suisse, les malades sont soignés dans des hôtels transformés en hôpitaux. . Pas de fils barbelés, de sentinelles, une bonne nourriture et beaucoup de repos... Après ces années de souffrance, les malades, pris en charge par la Croix-rouge suisse, tentent de se refaire une santé
Le 25 novembre 1918, il est dans le convoi de raptriement vers la France
Curieusement, les autorités lui ont attribué le grade de sous-lieutenant. Il n'en est rien.
Sa fiche Mort pour la France d'une maladie contractée en captivié (en service)
Sources
Archives deparementales des Ardennes, la fiche matricule de Léon Dupuy
Archives du CICR, les fiches du prisonnier Dupuy Léon.
Carte postale ancienne Les hôtels en Suisse transformés en hôpitaux coll. pers.
Albums photos du régiment en 1903 et 1912