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Pour le 148ème régiment d'infanterie
22 janvier 2021

Trois sous-lieutenants tués à la Côte 108

Trois sous-lieutenants tombés sur la côte 108

Guilmin , Vireux-Molhain (1)

 

 

 

Les trois sous-lieutenants inhumés provisoirement

 

Le sous-lieutenant Jean Désiré Albert Guilmin

Guilmin , Vireux-Molhain (7)fils de Louis Désiré et de Laroche Elisabeth, né, le 23 juillet 1889, à Vireux-Molhain est comptable  (degré d’instruction de 3). Le  5 octobre 1910, il incorpore le 148ème régiment d’infanterie de Givet comme soldat de 2ème classe.  Nommé caporal le 3 avril 1911 puis sergent le 1er octobre 1911, il fait également fonction de sergent-fourrier. Il est envoyé dans la disponibilité le 27 septembre 1912 avec un certificat de bonne conduite. Il se marie le 5 mai 1914 avec la demoiselle Delprat Marguerite à Dinant (Belgique).

Rappelé à l’activité le 1er août 14, il arrive au corps de  2 août 14.  Il preste les premières semaines de guerre comme sous-officier à la 2ème compagnie du capitaine Dagalier. A son entrée en Belgique, Il passe par Dinant, la ville natale de son épouse. A part un  bref contact avec l’ennemi en quittant le front de Meuse, sa compagnie est épargnée durant ce mois d’août. C’est à Coucy-le-Château qu’il reçoit réellement son baptême du feu : sa compagnie est chargée de forcer le passage après une préparation par les mitrailleuses du lieutenant de Lisles du Dreneuc.

http://148emeri.canalblog.com/archives/2020/01/03/37910379.html

Guilmin , Vireux-Molhain (10)Sous-officier  à la 2ème cie.

  En octobre 1914, on le retrouve toujours parmi les sous-officiers à la 2ème compagnie des lieutenants de Cappelis et Mascurand. Après les saignées des combats de septembre-octobre, des sous-officiers remarqués par leur tenue au feu sont appelés à compléter les cadres. Il est nommé sous-lieutenant de réserve à titre temporaire et pour la durée de la guerre par décision ministérielle en date du 2 novembre 1914 et rejoint la 3ème compagnie du lieutenant Tassin.

Guilmin , Vireux-Molhain (2)Nommé sous-lieutenant à la 1ère cie

  Le 9 novembre 1914, le IIème bataillon subit une violente attaque aux lisières nord Est de Berry-au-Bac. Des sections en réserve sont appelées à la rescousse, dont la sienne alors en réserve à Gernicourt. Durant la défense, les pertes sont importantes, I-il figure parmi les victimes. Il est inhumé provisoirement «  en face de la fabrique à la lisière Ouest du village ».

Guilmin , Vireux-Molhain (4)Les circonstances de sa mort

Guilmin , Vireux-Molhain (8)L'état provisoire des pertes

 Il est inscrit au tableau spécial de la Légion d’ Honneur (à titre posthume) et de la médaille militaire du Journal officiel du 26 décembre 1919. « Excellent officier d’une superbe bravoure est glorieusement tombé le 9 novembre 1914 à Berry-au-Bac en emmenant sa section à l’assaut ». Croix de guerre avec palme. Un secours de 300 fr est payé le 31 mai 1919 à Mme Marguerite Guilmin Delprat, sa veuve.

Guilmin , Vireux-Molhain (5)Sa tombe à Berry-au-Bac

memoire des hommes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le sous-lieutenant Charles Déchin, fils de Charles et Lamand Clémence est né le 4 septembre 1886 à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais). Il est employé, degré d’instruction 3.

Dechin, Givet (13)Le sergent Dechin en 1912

 Le 7 octobre 1907, il incorpore le 148ème ri, « arrivé au corps ledit jour » comme soldat de 2ème classe. Le 9 avril 1908, il passe soldat 1ère classe, puis caporal le 1er mai et enfin sergent le 1er octobre de la même année. 1909, 1910, (1910, l’année où, le 1er décembre, il se marie avec Germaine Bock et 1911, il signe plusieurs engagements d’un an et se retrouve prestant les fonctions de sergent-fourrier de février au 9 juin 1912. En octobre, il se rengage pour 2 ans et est nommé sergent-major le 15 avril 1913. Il sert dans la 11ème compagnie du capitaine Roques. Son baptême du feu, il le reçoit à Bouvignes, le 15 août

http://148emeri.canalblog.com/archives/2018/04/17/36329295.html

Les 22 et 23 août,  il remonte au combat à la ferme de Beauloye dans la position fortifiée de Namur. La retraite vers la Marne, chaotique, son bataillon est séparé du gros du régiment et ne le rejoindra qu’à Rocroi. Puis ce sera le combat de Coucy-le-Château, fameux revers, le régiment, disloqué, perd la moitié de ses effectifs disséminés dans plusieurs directions lors de l’ordre de repli. Une errance de 14 jours avant de réintégrer le régiment à  Berry-au-Bac.

Berry-au-Bac, le Choléra, la côte 108, Sapigneul,  de nombreux engagements.

Dechin, Givet (4)  Lors d’un bombardement dans Berry-au-Bac, il se fait remarquer par sa conduite, décoré, il est nommé adjudant. « Ayant perdu la moitié de sa section à l’attaque d’une position, contusionné lui-même par la chute d’un mur, a rapporté un de ses hommes grièvement blessé, a rallié ce qui restait de sa section et la ramenée au feu". Le voilà promu adjudant dans la 11ème compagnie du lieutenant Plusquellec. Quelques jours après, le 6 octobre 1914, il est promu sous-lieutenant à titre temporaire et remplace le lieutenant Plusquellec qui vient de perdre la vie à Sapigneul.

Le 12 novembre, sa compagnie est active dans les combats pour la défense des positions acquises de haute lutte sur la côte 108,  «  au cours de la nuit, deux violentes contre attaques des Allemands sur les tranchées de la côte 108, l’une à 1 heure et l’autre à 3 heures furent repoussées par le feu et à la baïonnette. L’ennemi laissa sur le terrain une quarantaine de morts". A 6 heures, une nouvelle attaque est arrêtée par le feu de l’artillerie de 45. Le sous-lieutenant Déchin commandant la compagnie est  tué

Dechin, Givet (10)Le combat fatal

Dechin, Givet (8)

 

 

 

Dechin, Givet (6)Nommé adjudant suite à son action à Berry-au-Bac

Dechin, Givet (12)

 

 

 

 

 

 

Dechin, Givet (9)Les pertes furent nombreuses ce jour-là. Extrait de la liste des tués

  Inhumé provisoirement dans la tranchée en haut de la butte 108 là où il a perdu la vie, il est transféré dans la nécropole provisoire de Berry-au-Bac. Son corps sera restitué à la famille à Givet où il repose dans le carré des militaires et un secours de 300fr alloué à sa veuve.

 

Dechin, Givet (7)

 

 

 

 

 

Dechin, Givet (1)Sa pierre tombale au cimetière de Givet

Dechin, Givet (11)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le sous-lieutenant Jacquemin Marcel,

Jacquemin, Monthermé (9)sa citation

fils de Jean-Baptiste et de Bouché Marie Rosalie, est né le 17 avril 1893 à Monthermé. Il est universitaire (niveau 5) lorsque le 22 octobre 1913, il s’engage pour 8 ans « au titre de l’école Saint-Cyr » où il entre le 6 novembre 1913. Une promotion quelque peu écourtée vu les événements. Promu au grade de sous-lieutenant, il est affecté au 148ème ri et rejoint  la 12ème compagnie du capitaine Boitel.

Jacquemin, Monthermé (6)Son parcours militaire depuis son engagement jusqu'à la date fatale

Il reçoit son baptême du feu le 15 août alors que sa compagnie, fortement exposée, défend le pont de Dinant.

http://148emeri.canalblog.com/archives/2018/04/17/36329279.html

Après un bref repos, son bataillon remonte, les 22 et 23 août,  de nouveau au combat dans la position de Namur pour reprendre la ferme-château de Beauloye. En se retirant de l’engagement, sa compagnie est coupée du bataillon et au prix d’une marche forcée parvient à rejoindre  le gros du régiment près d’Agimont. C’est le début de la retraite vers la Marne.

Le 1er septembre, le 148ème ri doit encore livrer combat à Coucy-le Château., fameux revers, le régiment, disloqué, perd la moitié de ses effectifs disséminés dans plusieurs directions lors de l’ordre de repli. Une errance de 14 jours avant de réintégrer le régiment à  Berry-au-Bac.

Jacquemin, Monthermé (10)Sous-lieutenant dans la compagnie du capitaine Boitel

Le 1er octobre, il partage le commandement de la 12ème compagnie avec le capitaine Boitel. Il participe encore à l’engagement de Sapigneul, le 4 novembre, en prenant position sur les lisières Sud de Berry-au-Bac et soutenant l’attaque menée par le commandant Bertrand.

Jacquemin, Monthermé (4)Le combat fatal

 Puis c’est le dernier combat sur la côte 108, le 13 novembre 1914, il est gravement blessé par une grenade en défendant sa tranchée à peine distante d’une dizaine de mètres de l’ennemi.    Blessé grièvement, il est transporté vers l’arrière et meurt dans le train sanitaire. Il est inhumé dans le cimetière de Champigny-sur-Vesles. Un secours de 300 fr est alloué à Mme Veuve Jacquemin Bouché, sa mère.

 

Jacquemin, Monthermé (3)

 Extrait de la liste des tués et sa citation

Jacquemin, Monthermé (5)

 

 

 

 

Jacquemin, Monthermé (8)

 

 

«  a été mortellement blessé alors  que dans une tranchée située à 10 m de l’ennemi, en butte aux grenades à main et à la fusillade, ayant déjà perdu la moitié de son effectif, il faisait chanter la Marsellaise à ses hommes ».

Il n’est pas le seul de cette promotion La Croix du Drapeau a avoir servi au 148ème ri. Sont sortis avec lui, les sous-lieutenants Forestier, Gaucher, Reviers de Mauny et de Mascureau.

Jacquemin, Monthermé (7)

 

 

 

 

 De ces 5 jeunes officiers, à l’exception de Reviers de Mauny et de Mascureau, prisonniers,

trois mourront dans les quatre premiers mois de la guerre.

 

 

 

Le sergent-major Périquet ira le rechercher dans la tranchée et, ce, au prix de sa propre vie.

Citation de l'adjudant Périquet nommé à titre posthume, le sergent en 1912 dans la 12ème cie.

 Periquet citationperiquet sergent

 

 

 

 

 

 

 Sources

Mémoire des Hommes : JMO du 148ème ri et fiches mort pour la France

Archives départementales du département du Nord, des Ardennes, fiches matricules

SHA, Vincennes, dossiers militaires

Journal officiel lois et décrets, citations

Pour les combats dans la position fortifiée de Namur, les 22 et 23 août 14, voir les pages consacrées à ce combat.

Photos personnelles et photo du 148ème ri en 1912, album

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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