Le sous-lieutenant Hervé Fenaux, mortellement blessé
Extrait des AD de la Seine, registre des matricules, classe 1908, n° 2741
Fenaux Hervé, est né le 27 avril 1887 à Paris et y résidera, rue de Tolbiac, 812, dans le 13ème arrondissement. Fils de Victor Edmond et de Drouet Marie, il entreprend des études en physique et chimie. Niveau d’instruction 4.
Son signalement donne une taille de 1m78. (Très grand pour l'époque)
Il a certainement profité d’un sursis pour terminer ses études universitaires car il ne fait pas partie de sa classe de conscription. Le 7 octobre 1908, il est dirigé vers le 148ème régiment d’infanterie. Le 1er avril 1909, il est nommé caporal et quelques 6 mois après, le 27 septembre 1909, il passe immédiatement sergent. Démobilisé le 28 septembre 1910, il passe dans la réserve le 1er octobre suivant. Lorsque la guerre éclate, il rejoint son régiment et intègre la 8ème compagnie comme sergent.
Extrait du JMO du 1er octobre, sergent à la 8ème compagnie
Dans le JMo du 1er octobre, on le retrouve toujours avec le grade de sergent sous les ordres du capitaine Treca secondé du sous-lieutenant Pedehontaa.
Le 17 octobre 14, il est nommé sous-lieutenant de réserve et serait passé dans la 7ème compagnie du capitaine Mathieu et du sous-lieutenant Tassin. Présent sur la côte 108, il est de toutes les défenses et contre-attaques du bataillon. Le 25 octobre, il est blessé dans la charge contre la côte 108 mais reste à son poste. La lutte reprend et le surlendemain, (28 octobre) lorsqu’on dresse le bilan des pertes, noté « blessé grièvement », il est considéré comme disparu.
Le 25 octobre, signalé blessé mais reste en service, le 28 considéré comme disparu
Extraits du JMO du 148ème ri
L’affaire a été chaude "A peine installé sur la côte, le IIè bn est soumis à un pilonnage en règle de l’artillerie lourde allemande qui prépare, selon son habitude, une attaque de son infanterie. Et de fait, précédées de feux d’infanterie et de mitrailleuses, deux compagnies montent à l’assaut de la tranchée en partie détruite par le bombardement, occupée par la 5ème compagnie. Un coup de main repoussé par la 7ème compagnie qui, sortant de ses abris, prend les assaillants de flanc ».
La côte 108, un terrain bouleversé par les nombreux tirs d'artillerie lourde et les mines allemandes creusées sous les positions françaises.
Le 148ème ri tiendra, à plusieurs reprises, les positions de septembre à novembre 14
Serait-ce lors de cet engagement que l’officier a été blessé ?
Sa citation « Vaillant officier". En fait, « blessé grièvement (à la poitrine et à la jambe) en entraînant bravement sa section à l’attaque de la côte 108. », il a été relevé par les Allemands et transporté dans le lazaret de Guignicourt, avant d’être transporté vers l’Hôtel Dieu de Marle où il arrive le 28 août au matin et y décède quelques heures après son arrivée. Il sera inhumé provisoirement ans le cimetière communal de Marle puis transféré après la guerre dans la nécropole de Flavigny-le-Petit.
Dans un premier temps, emmené au lazret de Guignicourt puis inhumé à Marle
Les réponses à l’enquête menée par la Croix-Rouge seront, outre à la famille, envoyées à Melle Boncir 75 rue d’Enhaive à Jambes Namur Belgique. Curieux ! Quel rapport avec cette Jamboise ? Une fiancée?
Jambes, commune voisine de Namur (Belgique) ? A l’époque, la rue d’Enhaive est une petite rue, à peine habitée, qui traverse le faubourg Nord de la commune occupé essentiellement par des maraîchers (les côtlis jambois) qui fournissent la ville voisine en légumes.
Le rapport de la Croix-Rouge internationale expliquant l'impossibilité de l'identifer correctement afin de prévenir la famille.
Le seul signe distinctif qu’il porte sur lui, une plaque d’identité portant les mentions « Fenaux Hervé, Seine 2741, classe 1907 » ne permet pas de l’identifier plus avant et de prévenir sa famille via la Croix-Rouge. « Il a été impossible de connaître son régiment ni son grade ». La famille n'a donc pas été informée du « départ » du soldat, car l’ecclésiastique, le médecin et l’infirmier qui a pris le corps et …(s’en est occupé), ne pouvaient pas nous envoyer des messages détaillés sur les derniers moments de sa vie et de ses funérailles, afin que nous puissions en informer les proches.
La fiche de décès remplie par les autorités allemandes.
Son corps sera transféré dans l’ossuaire de la nécropole de Flavigny-le-Petit
La fiche "Mort pour la France"
La fiche des archives de la Croix-Rouge et l'ossuaire de Flavigny-le-Petit
Le monument aux morts de Givet sur lequel est gravé son nom.
Sources
Archives du CICR, Fenaux Hervé, les différents dossiers le concernant
Archives départementales de la Seine, cl 1907, N°2741
Mémoire des Hommes, JMO du 148ème ri
Flavigny-le-Petit, photo de Didier Mahu
Photo de la côte 108, Historique du régement allemand IR 177
Photo personnelle et carte postale ancienne coll. privée