Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Pour le 148ème régiment d'infanterie
26 octobre 2020

Le capitaine Henri Guy de Lisle du Dreneuc

 

0 Henri Guy de Lisle de Dreneuc Henri Antonin Rogatien Guy de Lisle du Dreneuc, fils de Pierre René et de Marie Marguerite Adrienne Lapeyrade est né le 29 juillet 1884 à Nantes (département de Loire maritime).

Il est étudiant lorsqu’il est appelé pour la conscription. Jeune soldat appelé de la classe 1904, il est dispensé de servir sous les drapeaux comme aîné de huit enfants. Mais le 20 octobre 1905, devant le commandant de recrutement de Nantes, il renonce à ce privilège  et s’engage. Il est admis à l’école militaire de Saint-Cyr, le 1er novembre 1905. Il sera de la promotion « La Dernière du Vieux Bahut, 1905-1907 ».

 

2 saint-CyrPendant sa formation à Saint-Cyr

Caporal le 8 avril 1906, sergent le 5 novembre 1906, il sort sous-lieutenant, 265ème sur 277 aspirants, le 1er octobre 1907 et est affecté au  148ème ri à Givet.

 

 

2a Saint-CyrSes différentes formations

  Il peaufine sa formation en suivant plusieurs stages ; un premier, du 15 août au 28 août 1909 pour recevoir l’instruction donnée aux mitrailleurs.

2b guy de lisle à la 4ème cie gantlet, lieutenant camus sergent Javoy sergent major Cols

  Le 8 septembre 1909, on le retrouve alors dans la 4ème compagnie du capitaine Gantlet.

De droite à gauche, sergent-major Cols, capitaine Gantlet, Henri Guy de Lisle du Dreneuc et le sergent Javoy.

Il  complète sa formation en suivant les cours de tir de la Valbonne du 19 février au 24 mars 1912 et prend alors le commandement de la 1ère  section  mitrailleuses en appui du 1er bataillon.

 

 

 

 

Nomination comme lieutenant avec plusieurs autres sous-lieutenants du 148ème ri.

3 de lisle du dreneuct

3a les sections de mitrailleuses en 1912

3b la section de mitrailleuses du Ier bataillonAux commandes de la 1ère section de mitrailleuses en 1912.

Du 15 mai au 13 août 1913, il suit les cours d’escrime à l’école de gymnastique de Joinville.

 

 

 

 

Le 24 novembre 1913, avec l’autorisation du général commandant le 5ème corps, il épouse la demoiselle Boucher Blanche Marie Henriette domiciliée à Givet. De cette union naissent deux enfants, un garçon le 29 novembre 1914 et une fille le 14 juin 1916.

4 parcoursLe parcours du 148ème ri en août 14

carte de gauche,

En bleu, dès le 4 août, tout le régiment prend positions sur la Meuse française.

en rouge, le 6 août, le 1er bataillon du commandant Vannière et sa section de mitrailleuses (lieutenant Guy de Lisle du Dreneuc) "montent" en Belgique. Par glissements successifs, le secteur Dinant Lustin sera pris en charge par les pantalons rouges du 148ème ri.

Carte de droite,

Les positions du 1er bataillon lors de la dernière journée sur la Meuse. Les troupes saxonnes engagent le combat,  un seul bataillon contre trois régiments appuyés par de l'artillerie.

Henri de Lisle du Dreneuc est à Hun avec la 3ème cie.

 

C'est la guerre

1914, le 4 août la déclaration de guerre.

Du 4 au 6 août, le Ier bataillon reste en réserve dans la caserne Charbonnier située en ville. « détachant la 4ème compagnie à la garde immédiate du pont et faisant surveiller le barrage en aval ainsi que la Bac du Prince ». Suite à l’appel du roi des Belges, le GQG français dépêche des troupes pour aider son allié. Le 1er bataillon du 148ème ri, sous les ordres du commandant Vannière, sera le premier (de toute l’armée française) à entrer en Belgique.

Le parcours de la 1ère section mitrailleuses du lieutenant Henri Guy de Lisle du Dreneuc

Le 6. Embarquement en gare de Givet en direction de Dinant. Les compagnies sont échelonnées entre la frontière et la ville de Dinant où l’état-major du bataillon et la section mitrailleuses s’installent.

Le 7. Les mitrailleuses seront disposées pour la défense du pont avec trois sections de la 2ème compagnie.

Il faut attendre le 9 août (que les deux autres bataillons soient relevés de leur mission de garde sur la Meuse française) pour  se déployer complètement. Le commandant Vannière effectue un premier glissement vers le Nord et s’installe au pont d’Yvoir avec deux compagnies et la section mitrailleuses.

5 Moulin Anhée

 

 

 

 

1 Le commandant Vannière (au centre) à l'entrée du village de  Moulin (Anhée) face aupont d'Yvoir

2 détail, certains soldats revenant de patrouille arborrent des trophées, casques et lances pris à l'ennemi.

3 Le commandant Vannière et quelques sections

4 les mitrailleuses en bordure de Meuse, à proximité du pont

5 un mitrailleur

 

 

 

 

 

 Le 16. Nouveau glissement vers Namur. La section mitrailleuses et la 1ère compagnie occupent la position la plus en flèche du dispositif, défendre le pont de Burnot-Lustin et l’écluse de Rivière.

Le 19, la section renforce la 2ème compagnie, capitaine Dagalier, aux abords Nord et Sud du pont de Rouillon dit aussi pont de Godinne.

Le 22.  Mouvement de correction suite à l’évolution des événements, les mitrailleuses du Ier bataillon partent en renfort du IIème bataillon. Elles appuient la 5ème compagnie au barrage de Hun.

Le 23. La section de mitrailleuses reste à Hun mais c’est la 3ème compagnie qui prend position à ses côtés. voir carte de droite

La pression ennemie redouble, les ponts sautent. Le Ier bataillon resté seul le long de la Meuse doit assurer la défense du secteur entre Anhée et Rivière. Un espace trop grand pour ses capacités défensives.

Pourtant il faut tenir  et empêcher l’ennemi de forcer le passage du le fleuve.. L’ennemi engage le combat.

 Son baptême du feu

À Hun, l’attaque débute à 5h 30 par des feus d'infanterie et d'artillerie. Toute la matinée, les défenseurs résistent et s’opposent à la mise à l’eau de barques apportées par l’ennemi. C’est vers 13 heures que l’ordre de se replier est donné.  Un repli qui s’opère dans des conditions difficiles. C’est la retraite vers la Marne, qualifiée de chaotique par le colonel Cadoux, le chef de corps du 148ème ri. Des jours de marches forcées avec l’ennemi qui talonne. « On marche en dormant, on dort en marchant » explique un témoin.

Nouvelle confrontation.

Le 1er septembre lors du combat de Coucy-le-Château, le régiment subit un revers d’importance. Le lieutenant Henri Guy de Lisle du Dreneuc va s’y distinguer.

6 pont del'AIletteSon action décisive sur le pont de l'Ailette.

Dès le début de l’engagement, sa section de mitrailleuses, contrebattant efficacement les mitrailleuses allemandes, permet aux fantassins d’enlever les ponts sur l’Ailette et dur le canal.

 

6 Coucy-le-ChâteauProtéger le repli

  Mais la suite du combat n’est pas favorable aux armes du régiment qui doit rompre dans des circonstances difficiles. De nouveau, l’action du lieutenant et de ses mitrailleuses est capitale et permet un repli moins chaotique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

6 coucy-le-château suite

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le rapport du colonel Cadoux sur les interventions de son lieutenant mitrailleurs

7 pertes du 148ème régiment d'infanterieCe qu'il reste du régiment après le repli sur Anizy-le-Château.

 La moitié du régiment manque à l’appel. Heureusement pour lui, il a pu rejoindre le point de ralliement avec ses hommes et son matériel.

 

 

La marche vers la Marne reprend jusqu’au 6 septembre. Un arrêt. le premier jour de repos depuis le 22 août ! Suite à l’ordre lancé par Joffre, ce sera la contre attaque. Du 6 au 12 septembre, le régiment, du moins ce qu’il en reste, remonte vers l’Aisne et Berry-au-Bac.

7 capitaineNomination au grade de capitaine

  Le 15 septembre 1914, il est nommé capitaine à titre temporaire.

 Ce sont les durs combats à la Côte 108. Des pertes énormes pour prendre, défendre et reprendre cette butte stratégique convoitée par les deux belligérants.

8 Côe 108 Berry-au-Bac

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le rapport du lieutenant-colonel Vignier chef de corps du régiment

"Le capitaine de Lisle  a le bras fracassé par un éclat d'obus alors qu'il contribuait très activement  à l'exécution de ce mouvement"

Le 31 octobre 1914, il est blessé grièvement lors d’un des engagements. Une mine allemande ayant fragilisé une position défendue par le 148ème oblige les défenseurs à abandonner la tranchée. C’est lors de la contre-attaque pour reprendre la position qu’un éclat d’obus lui fracasse le bras. Il est emporté vers un hôpital de l’arrière.  Vu l’importance de la blessure, les soins seront longs et il en gardera de graves séquelles qui ne l’empêcheront cependant pas à reprendre du service.

 

8 de Lisle du DreneucPendant sa convalescence puis, casqué alors qu'il reprend du service au 241ème ri.

  Le 4 janvier 1915, il est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur.

A peine convalescent, il reprend du service. « Malgré une paralysie radiale et une impotence fonctionnelle presque complète du bras droit, a repris du service d’abord au dépôt (Vannes)  puis comme instructeur dans un centre d’instruction de mitrailleuses, en attendant qu’il soit donné satisfaction à sa demande de renvoi au front ».

Le 1er octobre 1915, Bien qu’imparfaitement guéri, il rejoint donc, comme capitaine adjudant-major, le front avec le 241ème régiment d’infanterie –le 148ème ri est parti en Orient-.

De nouveau, sa bravoure le pousse en première ligne. Il est tué à Fleury, près de Verdun, le 27 juin 1916, au moment « où aux côtés de son commandant de bataillon, il entraînait les hommes à l’assaut d’un village fortement occupé par l’ennemi ». Fleury sera entièrement rasé pendant le conflit et ne sera jamais reconstruit.

 

 

Le village de Fleury en 1917... du moins ce qu'il en reste. Un champ de ruines. Le village ne sera jamais reconstruit.

fleury en 1917

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

10 de Lisle du DreneucLes circonstances de son décès, Un combat des plus meutriers. Les trois officiers sont tués dont le chef de bataillon et un quart de la compagnie est hors de combat!

Il sera inhumé provisoirement près du champ de bataille encore et toujours aux côtés de son chef de bataillon. Puis il sera transféré dans la nécropole nationale de Belleray devant Douaumont.

11 inhumation provisoire

 

 

 

 

 

 

 

Inhumé parmi ses hommes

 

 

11 inhumation provisoire a

12 Belleray devant DouaumontLa nécropole de Belleray devant Douaumont

Par un jour d'automne, après une visite de la famille

00 Belleray devant Douaumont

z Saint-Cyr

 

 

 

 

Parmi les morts de sa promotion:

« Officier d’une très haute valeur ayant fait preuve depuis le début de la campagne des plus belles qualités de commandement, de bravoure et d’abnégation ».

Sources

Documents de famille. Merci aux descendants de ce capitaine.

Merci à Mr H. Henry qui a servi d'intermédiaire et aidé à la compréhension des documents.

Mémoire des Hommes:

Fiche "Morts pour la France"

Jmo des 148ème ri et 241ème ri

AE: Notes du colonel Cadoux pour août 1914. Photos du 1er bataillon

Archives départementales de la Loire martime, bureau de Nantes,  matricule

Dossier officier SHT Vincennes

Journal officiel Let D. nominations

Photos de la nécropole de Belleray Merci à Mr M. Faure

Photos de l'album du régiment en 1912.

Carte postale ancienne. coll. privée

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Pour le 148ème régiment d'infanterie
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 32 435
Pages
Publicité