Le commandant Voirin, chef du Ier bataillon
Voirin Charles,Jules, chef de bataillon au 148ème ri
Charles Voirin, fils de Mathias et de Jadin Joséphine, est né le 26 février 1869 à Gerbeviller dans le département de Meurthe et Moselle. Il exerce la profession de boulanger. Toutefois, devançant l’appel, il s’engage, le 20 octobre 1888 au 95ème régiment d’infanterie à Toul. Un engagement de 5 ans.
Promotion Tombouctou, 13ème de sa promotion.
De 1888 au mars 1893, il reste au 95ème régiment d’infanterie passant de caporal à sergent, remplissant même un temps les fonctions de sergent-fourrier. Optant définitivement pour la carrière militaire, il signe un nouvel engagement de 5 ans et postule à l’école nationale d’infanterie de Saint-Maixent comme élève officier. Entré 173ème sur 300 élèves, le 6 avril 1893, il en sort, le 17mars 1894, étant 13ème de sa promotion.
Son dossier militaire, extrait de ses prestations en Afrique.
Le 1er avril 1894, c’est donc comme sous-lieutenant, qu’il fait ses premières armes au 129ème ri régiment qui le voit promu lieutenant à la date du 1er avril 1896.
L’Afrique doit l’attirer car à partir de cette époque, il mute dans divers régiments basés en Afrique du Nord. Ses campagnes sont nombreuses.
L’Algérie, Madagascar, Maroc le Sahara… avec de nombreux combats contre les rebelles.
Vu ses prestations, il était considéré comme un officier qui « avait de nombreuses campagnes d’avant-guerre » en Algérie, à Madagascar au Sahara et au Maroc. Décoré des médailles coloniales Sahara et Madagascar,
De janvier 1899 à 1908, il enchaine les devoirs au 2ème régiment étranger, avec une mission à Madagascar au bataillon étranger de Madagascar en 1900,
Une période pendant laquelle il est mis hors cadre afin de remplir cette mission
Puis ce sera le 1er bataillon d’infanterie légère d’Afrique.
Il se marie en août 1903 avec la demoiselle Pauline Eugénie Molard et ce, avec l’autorisation du général commandant le 19 corps d’armée. Le couple s’installe à Saïda, département d’Oran. Pour peu de temps car il va revenir en métropole.
Mis hors cadre afin de pouvoir remplir sa mission
De régiment en régiment
Le 56ème ri, nommé capitaine en 1907, le 69ème ri, le 32ème ri (un bref passage au 4ème tirailleur algérien), il rejoint le 9 août 1912, comme capitaine, le 129ème régiment d’infanterie.
Au 329ème ri comme adjoint au lieutenant colonel
A la déclaration de la guerre, le 129ème ri se scinde en deux régiments, le 129ème ri, avec les classes récentes, le 329ème ri (de réserve) avec les classes plus anciennes où Charles Voirin remplit les fonctions de capitaine adjoint au colonel.
Il sert comme officier de liaison avec la division et la brigade dont le 329ème dépend et remplacera très brièvement son colonel blessé en ce début de septembre
Nommé chef de bataillon et suite à une vacance au sein du 148ème ri, il y est affecté, le 19 septembre, pour y prendre le commandement du Ier bataillon.
Son passage au 148ème ri lui sera fatal.
Du 18 septembre au 1er octobre
A peine a-t-il pris possession du Ier bataillon qu’il doit, le 24 septembre, monter a l’attaque de la ferme de Choléra. Une attaque qui échoue vu la forte résistance de l’ennemi qui s’est retranché dans la ferme, Les pertes sont sensibles. C’est le retrait en seconde ligne.
Du 26 septembre au 10 octobre, le régiment se refait une santé car il a été sollicité plusieurs fois et a participé à plusieurs actions meurtrières. Du 13 au 25 septembre, Du 14 au 17 septembre, les hommes ont été bombardés nuit et jour, ils ont lancé une offensive et repris Berry-au-Bac tombé aux mains de l’ennemi, puis c’est la couverture du 43ème ri qui attaquait Cholera (2 officiers et une douzaine d’hommes de troupe tués) enfin la défense de la côte 108 et des rives du canal de l’Aisne, enfin un second assaut sur Cholera… Du régiment parti en août 14 avec 66 officiers et 3338 sous-officiers caporaux et hommes de troupe, il ne reste en cette fin septembre que 29 officiers, 87 sous-officiers et 1136 hommes de troupe.
Le JMO du régiment en date du 1er octobre 1914
Un des soldats blessés, Louis Manouvrier, mort des suites de ses blessures.
Le 1er octobre, préparant la revue du colonel, le chef de bataillon Voirin inspecte son bataillon… un obus tombe sur le village le tuant et blessant trois soldats dont l’un, Louis Manouvrier, décédera, le lendemain à l’ambulance de Bouvancourt, des suites de ses blessures.
JMO du 1er octobre 1914, état des pertes
Il est inhumé provisoirement dans le cimetière de Bouffignereux avant d’être rapatrié dans le caveau familial.
Sa citation
Le caveau familial et le monument aux morts de Gerbeviller.
A Saint-Maixent, une plaque commémorative porte le nom de tous les nombreux officiers de cette promotion tués pendant le conflit.
Dans son cursus militaire, on note également qu’il a suivi les cours de l’école d’application pour le tir à l’école de la Vallonne du 14 janvier au 16 février 1907,
Il est fait chevalier de la Légion d’Honneur le 30 décembre 1908.
1908, le 14 avril, il est blessé suite à une chute de cheval
Le 10 janvier 1912, il est désigné pour faire partie de la mission française au Maroc.
Il suit encore un stage au 8ème régiment d’artillerie au camp de Mailly du 24 juin au 24 juillet 1911
le 1er mars 1912, de nouveau mis hors cadre et détaché à la mission au Maroc.
Avant de citer les sources, je remercie Madame Martine Mangeolle pour son aide. Les photos de C. Voirin, du monument aux morts et de la tombe familiale à Gerbeviller lui reviennent.
Sources
Mémoire des Hommes:
JMO des 148ème ri et 329ème ri
Fiches Mort pour la France
Base Léonore, (Légion d'Honneur) dossier du commandant Voirin
Dossier officier à Vincennes
Journal officiel, lois et décrets, citation et Saint-Maixent
Photos de Gerbeviller, Mme M. Mangeolle
Plaque commémorative de Saint Maixent , photo personnelle