Le sous-lieutenant Courty, tué à Berry-au-Bac
Le sous-lieutenant Jules Courty,
avec l'autorisation de Mme Mangeolle
Photo tirée de Mémorialgenweb
« Inscrit au tableau spécial de la Légion d’Honneur et de la médaille militaire « jeune officier dont le courage frisait la témérité et qu’on était obligé de retenir… ».
Fils de Jules Adrien et de Paquet Marie, il est né à Revins, le 12 octobre 1889. Devançant l’appel, bien qu’encore étudiant, il s’engage pour trois ans, le 22 octobre 1907, à la mairie de Châlons sur Marne et incorpore le 106ème régiment d’infanterie. Il est rapidement nommé caporal le 24 avril 1908 et passe au 91ème régiment d’infanterie le 10 décembre 1908 pour considérations personnelles (avec l’accord le général de la 83ème brigade).
Il arrive dans son nouveau régiment le 3 décembre. Nommé sergent le 25 septembre 1909, il remplit la fonction de sergent-fourrier du 12 janvier 1910 au 6 juillet 1910. Il signe deux nouveaux engagements d’un an, le 19 août 1911 puis le 5 septembre 1912.
Le 1er octobre 1912, il intègre l’école d'infanterie de Saint-Maixant, une école militaire qui forme des sous-officiers qui désirent passer officier. Il en sort 42ème sur 259 postulants de la promotion Lutzen. Il rejoint le 148ème régiment d’infanterie à Givet et plus particulièrement la 1ère compagnie du capitaine Delahaye.
Au 1er août 1914, présent dans la 1ère compagnie
Cette première compagnie toujours en avant-garde pour remonter la Meuse depuis Givet jusque Anhée.
En Belgique
Le village de Rivière, sur la Meuse, vue prise depuis levillage de Mont-Godinne, lieu d'un exploit de l'officier. Le pont (hors photo) est à droite, en aval de l'écluse dont on devine les structures
Le 19 août, il est présent avec sa compagnie dans le village de Rivère-Burnot, attaché à la défense du pont de Lustin.
Les notes du curé du village, l'abbé Daiche
Le 19 août, il est interdit de passer sur la rive droite de la Meuse occupée par des troupes saxonnes. Une patrouille outrepasse la consigne, celle du sous-lieutenant Courty, qui passant par le pont de Lustin, donne la chasse à un peloton de cavaliers allemands venant de Mont-Godinne (un petit village sur la Meuse belge) . Le feu de sa section tue 6 chevaux Se lançant à la poursuite des fuyards qu’il pourchasse jusqu’au village, il ne peut obtenir d’autres résultats.
Le curé de Mont-Godinne confirme les dires du bourgmestre et relate l'action des Français.
Il apprend du bourgmestre qu’un officier (IR 104 saxons) lui avait mis un revolver sous le nez en vociférant que le bourg allait brûler dans la nuit. Les habitants affolés demandent à la troupe de les protéger. Les troupes françaises quitteront le village la nuit du 22 au 23 non sans avoir fait sauter le pont.
Il sera encore remarqué par la suite, faisant partie des premières lignes pour l’assaut des ponts à Coucy-le-Château. Et de nouveau en premières lignes en ce 15 septembre le long de l’Aisne.
Une issue fatale l’y attend ; « Vers 4h30, une vive fusillade éclate sur le côté de l’écluse, en arrière de la position défendue par la 1ère compagnie. Le sous-lieutenant Courty reçoit l’ordre d’aller évaluer les forces ennemies au contact. Il est tué en franchissant l’écluse » !
Il venait d’être nommé lieutenant, sa nomination prenant cours le 15 !. Le jour de sa mort.
Les pertes sont lourdes pour cette seule journée.
Il serait mort des suites de ses blessures à l'ambulance n°3
Selon les notes du JMO, il aurait été mortellement blessé en traversant cette écluse, l'écluse de la côte 108.
Promotion Lutzen, 1913, la plaque commémorative de tous les aspirants tués lors du conflit.
Sa tombe à Berry-au-Bac et encore "à la tête de ses hommes"
Sources
Memoire des Hommes, JMO du 148ème et fiche MPLF.
Journal officiel Lois et décrets, citation
Archives départementales des Ardennes, fiche matricule
Archives ecclésiqtiques Namur, paroisse de Rivière
Photos personnelles