Lieutenant François Arthaud

1 mars 2018

Le lieutenant François Arthaud

François Arthaud est né le 5 avril 1886, à Lille, fils de Claude et de dame Cécile Valleroux. Son dossier d'officier le signale comme ayant: Cheveux, sourcils et yeux châtains, front ordinaire , nez moyen et bouche moyenne, menton rond, visage ovale, taille 1,62m

Avec l’autorisation du Général commandant le 6^ème corps d’armée, il se marie le 2 juin 1913 avec la demoiselle Geneviève Boyer. Le jeune ménage accueille une petite fille en 1914. Une enfant qui ne se souviendra pas de son papa qui ne reviendra jamais de la guerre.

François a deux frères, l'un est officier d'artillerie, le second est jésuite.

Son frère artilleur sera tué trois jours avant lui!

Le parcours militaire de François

Engagé volontaire en 1907, le jeune soldat fait ses armes au 140ème ri, soldat de 2ème classe, caporal, sergent en 1908, il intègre l’école spéciale de Saint-Cyr le 20 octobre de la même année. L’aspirant en sort sous-lieutenant en 1910.

Son dossier militaire

Sa fiche ESS aux archives départementales du Nord, bureau de recrutement de Lille, classe 1906

Le jeune diplômé intègre immédiatement le 148^ème RI.à Givet. Il désirait un régiment « de couverture ». « Il lui faut une vie militaire intensive, il veut travailler le plus activement et le plus fructueusement possible pour le pays car tout en lui fait pressentir une guerre imminente ».

Commandant une section de mitrailleuses dès 1912, il suit en mars 1914, des cours de perfectionnement de tir au camp de Ruchard. Il a alors la 2ème section de mitrailleuses du IIème bataillon.

En 1912, déjà à la tête de la 2^ème section de mitrailleuses.

La ferme du Rouchat à Bioul

Le 4 août, c'est la guerre.

Le 8 août 1914, son bataillon entre en Belgique, Hastières, Anseremme, Dinant, Bouvignes, Anhée puis à Bioul où le bataillon, jusqu'au 17 août, reste en réserve. Les hommes sont au bivouac à la ferme du Rouchat.

Le 18, le colonel Cadoux renforce la défense du pont de Lustin. Je vous envoie demain matin pour 5 heures la section de mitrailleuses du 2^ème bn. C’est le lieutenant Arthaud qui commande cette section.

Attentif à la situation, il signale aux artilleurs qui appuient le secteur, « un petit pavillon situé au SE de Godinne dont les alentours ont été visiblement déboisés depuis hier. Ce pavillon est à flanc de coteau et à 2100 m du pont de Rouillon ». Présence allemande donc à proximité du fleuve. Il semblerait même que des tranchées y ont été creusées.

Le 22 août,il est présent lorsque le pont saute mais, le soir même, accompagnant le IIème bataillon, il quitte le front mosan et gagne ONHAYE Il prend part au combat, il faut repousser les Allemands qui viennent de franchir le fleuve. Une attaque violente sous les ordres du général Mangin en personne. Une victoire couronne l’affaire, malheureusement au prix de beaucoup de pertes, son commandant, un capitaine et deux lieutenants sont tués dans l’engagement, les pertes en hommes sont également sévères, très sévères. Une victoire qui n’est pas cependant exploitée, dans la nuit, le bataillon se retire ! C’est la retraite. Retour vers la France. A force de longues marches, entrecoupées d'échaiffourées avec l'ennemi qui presse, il se retranche derrière la Marne. Septembre, ce sont les affrontements de Coucy-le-Château. Encore des pertes en hommes.

En octobre 1914, il mutait au 120^ème RI

Nommé capitaine le 20 novembre, il prend en charge une compagnie. Il sera tué le 23 (ou le 25) novembre 1914 d’une balle en pleine tête, alors qu’il était dans les tranchées en première ligne. Trois jours auparavant, il avait appris la mort de son frère, officier d’artillerie.

Sa citation: Officier de tout premier ordre, d’une bravoure admirable. Mortellement frappé d’une balle à la tête au moment où il inspectait ses positions de première ligne ».

Sa plaque d'identité