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Pour le 148ème régiment d'infanterie
19 octobre 2018

Du 10 au 14 août, le murmure devient grondement

Le murmure devient grondement!

0000 carte générale

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Le secteur envisagé entre le 10 et le 14 août, la présence des trois bataillons. Anseremme, Dinant, Bouvignes, Houx, Yvoir et Anhée (en face d'Yvoir sur l'autre rive) ainsi que Godinne, (hors carte) sont mis en défense par toutes les compagnies. Les villages renseignés sont traversés par des cavaliers allemands qui se dirigent vers les ponts sur la Meuse.

Du 10 au 14 août au soir,  la menace ne cesse de croître. Toutes les indications reçues dénotent une volonté ennemie d’approcher des différents points de franchissement de la Meuse et plus particulièrement vers Dinant.

01Outre ses quelques éclaireurs montés, une dizaine,  Cadoux dispose d'autres sources d'informations.

  Des informations qui affluent de toutes parts, confirmant cette poussée ennemie. Des fonctionnaires belges (chefs gare, facteurs, instituteurs, gendarmes, agents des télégraphes et téléphones) mais également les paysans qui fuient l’avance des troupes ennemies alimentent le colonel Cadoux en informations sur la présence ou le passage de l’envahisseur dans les villages. Une aide efficace de la part de ces civils et reconnue par le colonel qui leur exprime sa gratitude «  à nos amis belges à qui je rends justice pour leur dévouement ».

001 jeunes cyclistesCadoux peut également compter, contre rétributions,  sur des jeunes gens qui, sur leur vélo, sillonnent le plateau condruzien afin de vérifier les éléments reçus. Une dame venant de Ciney s’empresse de raconter aux soldats français qu’elle a été arrêtée et fouillée par des cavaliers allemands et qu’ils lui ont posé des questions sur la ville de Dinant. Sur base de toutes ces indications, la défense s’organise autour de Dinant et de ses faubourgs ainsi qu’aux autres points de franchissement. Les unités gardant les ponts « sont en alerte permanente ». Le colonel Cadoux est confiant, du moins avec la répartition actuelle de ses effectifs : pour Dinant, il prévoit: « la cavalerie allemande va réapparaitre de trois cotés et toutes mes unités sont en place et vont pouvoir la suivre pas à pas dans ses déplacements ». Son optimiste ne sera plus le même après la nouvelle répartition des troupes le 14 août !

Des unités importantes de cavalerie  installées dans des grosses fermes distantes d’environ 10 km de la Meuse  lancent de fortes patrouilles vers le fleuve par les routes conduisant aux ponts. L’ennemi, s’enhardissant, pousse même jusqu’aux avant-postes français comme celui de Leffe, situé proche de l’estaminet « la Cliche du Bois » et commandé par le sous-lieutenant de Reviers de Mauny de la 5ème compagnie.

de reviers de mauny4a

 

01a

La fiche matricule du sous-lieutenant de Reviers de Mauny. Une page lui sera consacrée.

 

 

 

 Il sera cité à l'ordre du régiment pour ce fait d'armes

 

Extrait du JMO du régiment et le rapport de cet officier

« des uhlans descendant de Loyers » approchent. «  Aussitôt des soldats se mettent en faction sur le « charrau », à mi-côte. Ils ne tardent pas en effet, à apercevoir cinq cavaliers gris avançant prudemment derrière une charretée  de paille que conduisait en ville M. Nepper. Deux d’entre eux dépassant la voiture sont abattus tandis que leurs trois compagnons prennent la fuite. Les tués sont les dragons Födish et Haupstedt du 3ème escadron du 19ème régiment de dragons. Ils furent inhumés au cimetière de Dinant. Le charretier, un Allemand, récemment naturalisé Belge, fut soupçonné de complicité.

Födish Friedrich né le 26/02/1892, est originaire de Schönau près de Leipzig. Tandis que Handsredt Johan, né le 22 /03/1893 est originaire de  Varenhesh. Tous les deux faisaient partie du 3ème escadron du 19ème régiment de Dragons.

000 drag

000 drag1

 

 

 

000 cliche du bois Joseph Degaugue, qui fait partie de cette compagnie, est témoin, -actif ou passif ?- de l’action. Dans ses notes, il écrit: « Avec mon camarade Pierre Picard, je vais en petit-poste en avant de Dinant. Là nous avons vu 8 Allemands (le nombre diffère) , 2 ont été tués, quel spectacle ! Ce sont peut-être des pères de famille. La foule est enivrée de joie. Le soir on va prendre position pour barrer  la route où les Allemands vont peut-être arriver. Frères blancs,  excellent accueil, Maria nous fait du café toute la nuit ».

Carte postale ancienne, à gauche, le café la Cliche de bois, On devine le nom au-dessus de la porte, au centre, le monument érigé à la mémoire de la centaine d'habitants de Leffe assassinés le 23 août 1914.

Le commandant Vannière communique que la gendarmerie de Profondeville signale que des uhlans descendent de Crupet sur Yvoir. Les autres postes de gendarmerie, Godinne, Spontin …, participent à la transmission d’informations sur le passage de cavaliers ennemis. 200 uhlans seraient à Spontin, d’autres sont signalés sur Sorinnes près de Dinant, d’autres occuperaient le sanatorium à Godinne. Voyant l’évolution des événements devant son bataillon, il prend des mesures : des sections des compagnies concernées sont envoyées plus régulièrement afin de vérifier les informations sur la proximité de l’ennemi et met  ses postes de défense aux différents ponts (Yvoir, Houx et Godinne) en alerte permanente.  Malgré sa demande de rétablir la ligne de chemin de fer entre Yvoir et Namur, ce qui faciliterait son ravitaillement, les trains ne sont pas rétablis car les Allemands sont à Assesse, à peine une dizaine de km !

Les résultats obtenus par les éclaireurs allemands seraient-ils insuffisants? L'Etat-major allemand estime-t-il  les pertes humaines  trop significatives? Toujours est-il que des avions allemands, des aviatiks, survolent la vallée de la Meuse afin de repérer les positions du 148ème.. À une telle hauteur qu’ils sont hors de portée du feu d’infanterie. Les repérages s’intensifient, ce qui n’augure « rien de bon ».

00000 carte dessinéeAu fil des journées, la présence ennemie est signalée partout sur le plateau mosan. La menace se fait plus précise encore. Dinant devient, écrit Cadoux « le point de convergence des reconnaissances allemandes ». Loyers, Awagnes, Lissogne, Dorines...., sont traversés par des groupes d’uhlans. Cadoux modifie quelque peu sa défense. Le rayon d’action des reconnaissances est augmenté (pour toutes  les compagnies), il faut ramener de nouveaux prisonniers pour en tirer des renseignements.

Les fermes occupées par de forts partis ennemis: 1 Bauche, 2 Salazines, 3 Frèche-Try et 4 Viets et d'où partent des "découvertes" de quelques cavaliers.

Tous les villages renseignés sur cette carte sont traversés par des patrouilles allemandes convergeant vers Godinne, Yvoir, Houx, Bouvignes, Dinant et Anseremme

 

"escalader les hauteurs de la rive droite et voir ce qu'il y avait sur le plateau"

et de tendre des embuscades.

0000 mentalité

 

 

 

 

 

 

Il semblerait, à la lecture des notes du colonel Cadoux, que les nuits soient relativement calmes. Des nuits bien nécessaires aux hommes pour récupérer des fatigues de journées « sans cesse sur le qui-vive ». Ce n'est pas l'avis qu'en donne Joseph Degaugues dans son carnet: "Le service de garde est fatigant...  on se lève à 2 heures du matin". Néanmoins et toujours dans le but d'économiser de la fatigue à  ses troupes, Cadoux prescrit de tendre des embuscades. Surprende l'ennemi sur "son terrain".
Un système qui portera ses fruits :

000 arnaud Le 13 août, 18 dragons allemands se présentent sur les hauteurs dominant Yvoir, au-dessus de la gare. Ils furent reçu par « les feux du lieutenant Arnaud, le détachement (allemand) tourna bride et défila devant la fraction du lieutenant Touche laissant sur le terrain 5 morts et 6 blessés et deux prisonniers, de plus 4 chevaux sont capturés également.

000 lancier

 

000 uhlanImportance de capturer les chevaux.

Un cheval de cavalerie est dressé aux mouvements de la troupe, ne s’effrayant pas (ou rarement) des bruits du combat. Il répond aux ordres de son cavalier. Ils font corps. Privé de son cheval, un cavalier doit monter un cheval réquisitionné qu’il ne connaît pas et qui n’est pas habitué au feu. Tout un apprentissage est à faire. Durant ce dressage, ce cavalier sera moins « productif ».

Afin d’éviter la confusion entre les lanciers belges (photo de gauche) et les uhlans (photo de droite) , une note est passée à toutes les compagnies.  On y explique les différences (minimes) entre les uniformes. Les Lanciers belges abandonneront leur casque (la chapska) et se coifferont du simple bonnet de police.

Ce 13 août, Cadoux précise sa pensée : « Tout, depuis 24 heures, m’indique que l’investissement de Dinant se prépare. Il y a urgence de lancer de nouvelles reconnaissances »,   toutes les compagnies depuis Anseremme jusqu’Anhée doivent communiquer leur itinéraire afin d’éviter toute méprise et des tirs fratricides. Des actions menées avec brio et  qui vont donner des résultats « qui ont dépassé toutes mes prévisions et toutes mes espérances ». (Les rapports des reconnaissances feront l’objet d’un chapitre particulier)

Mais les estafettes ennemies se rapprochent de l’objectif. Le caporal Louchez a remarqué des hommes se profiler sur les rochers  qui dominent l’abbaye de Leffe, de  même, le lieutenant de Reviers a observé « un homme  avec une carabine à la main à genou près d’une haie sur la crête au-delà du polissoir il se déplaçait en courant  et a disparu dans le bois ». Un espion ? Une tentative d’infiltration, un risque de sabotage ? La crainte des espions est réelle.

Ils  osent...

z pour 10-14

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les environs immédiats de Dinant font l’objet d’une surveillance renforcée, fouiller les bois, visiter les fermes, inspecter les carrières, témoigner d’une présence sur les axes routiers  qui convergent vers Dinant, les hommes du 148èmeri poussant même des pointes jusqu’a à plus de 10 km de leurs bases. Malgré les brouillards matinaux qui empêchent la pleine réalisation de certaines missions (par crainte de tirs fratricides) cela est productif : des patrouilles ennemies surprises dans leurs observations sont repoussées et subissent des pertes, des tués, des blessés et des prisonniers sont faits. Des prisonniers qui, après avoir été interrogés, sont envoyés par le train sur Givet et transférés vers le quartier général du 1er corps d’armée.

0000 prisonniers "j'ai saisi sur un officier allemand prisonnier un document fort important..."

Un des prisonniers: Karl Budde, 3ème escadron du 11ème régiment de dragons, né le 31 septembre 1894, capturé à Dinant et envoyé dans un camp en Normandie

 

karl budde prsionenvoyé dans un camp à Saint-Nazaire

karl budde prisonnier

Et toujours aucune perte parmi le 148ème ri, pas même un blessé !

000 de beaucoudray 3 mit Cadoux se félicite des prestations de ses hommes  qui font preuve d’initiatives et « qui montrent le plus profond mépris pour les cavaliers allemands dont ils ne redoutaient pas le nombre ni l’armement ». Si plusieurs officiers sont remarqués pour leur travail, le lieutenant de Beaucoudray est particulièrement mis à l’honneur pour, lors d'une patrouille, son esprit d’entreprise  : «  à la suite de ce brillant fait d’armes, j’ai cité le lieutenant à l’ordre du régiment ». Ce lieutenant prouvera par la suite sa bravoure et son aptitude au commandement.

Le lieutenant de Beaucoudray alors commandant la 3ème section mitrailleuses en 1912.

De nouveau l’espionnite ! Réalité ou imagination ?

capitaine Massenet, adjoint au colonel.

massenet « En soirée, me trouvant (colonel Cadoux) sur la galerie extérieure de l’hôtel, j’aperçus de l’autre côté et à droite du pont sur la rive droite, à l’étage supérieure de la plus haute maison une alternance singulière de lumière et d’obscurité. Tout d’abord je n’y attachai pas d’importance mais le fait s’étant renouvelé vers 23 heures, je fis venir mon capitaine-adjoint, (le capitaine Massenet) avec lequel je me rendis dans la maison aux lumières intermittentes. Je trouvai un homme s’exprimant en français  avec un profond accent étranger. Je l’interrogeai sur ce que je venais de constater et il me répondit que les alternances que j’avais pu voir provenaient d’un interrupteur de lumière électrique que son jeune enfant manipulait avent de s’amuser. Cette réponse était évidemment acceptable mais je ne pouvais m’en contenter. Je lui donnai l’ordre formel sous peine d’arrestation d’empêcher qui que ce fut de manipuler l’interrupteur en dehors du premier allumage et de l’extinction définitive. L’home que je venais d’interroger était hollandais et de ses fenêtres on distinguait admirablement bien les hauteurs de la rive droite surplombant les Fonds de Leffe, hauteurs sur lesquelles des cavaliers allemands s’étaient montrés dans la matinée. Une surveillance  incessante sur la maison fut organisée. Les étrangers, plus ou moins désirables et suspects sont mis sous surveillance » et l’usine à gaz de la ville qui  était gérée par des Allemands avant guerre (ils ont disparu à la mobilisation) est gardée par des soldats.

 La situation se complique, les Allemands coupent les fils du téléphone et du télégraphe privant le 148ème de ses contacts avec ses informateurs civils.

Les escarmouches se font plus nombreuses, plus proches. Toujours à l’avantage du 148ème qui ne compte aucune perte alors que l’ennemi dénombre chaque fois des hommes hors de combat ainsi que  la perte de matériel. Le 12 août, quatre cavaliers allemands se sont aventurés dans le faubourg Saint-Nicolas (près de la prison). Surpris par des soldats français, ils sont pris en chasse  et deux d'entre eux sont tués près du rocher Bayard, les deux autres, dont un blessé, échapperont à leurs poursuivants.  Rien que le 13 août, 5 cavaliers allemands sont tués, 8 sont blessés et deux sont prisonniers, 4 chevaux tués et 12 capturés. La pression ennemie augmente et inquiète la population. Les Allemands s’approchent de plus en plus de Dinant. « On s’attend à une attaque prochaine sur Dinant » et en dépit de  la menace, un changement dans le dispositif de défense est décidé au niveau de l’Etat-major du corps d’armée ! « Procéder à une nouvelle répartition des bataillons depuis Anseremme (inclus) jusque Burnot-Lustin ( inclus) et de mettre un bataillon en réserve à Bioul » , Quittant Dinant, l’Etat-major du régiment s’installera également dans ce village. Cadoux s’étonne de cette initiative car elle déforce le dispositif. Malgré l’imminence de l’attaque sur Dinant,  le système de défense, suite à ces mouvements, est plus faible qu’avant. « la nouvelle garde des ponts se trouve, le 14 août, plus faiblement constituée qu’avant ma relève. Là où j’avais 6 compagnies (2 à chaque pont) il n’y en a plus que 4, la  9ème cie à Anseremme, 10 et12èmes cies à Dinant et la 11ème cie à Bouvignes » et il ajoute dans ses notes (écrites après le conflit) « les événements ne vont pas tarder  à faire ressortir cette insuffisance d’occupation ». En revanche,  « le secteur Houx Burnot,  moins directement menacé, se trouve renforcé » ! s’étonne-t-il encore ! Malgré cette incohérence, il exécute les ordres!

La mise en place des unités le 13 août :

Une compagnie arrive dans le village de Anhée, il semblerait que l'officier soit le commandant Vannière

vannière

 

01d repartition

00000 deplacement aDéplacement

   11h 30 départ du mouvement (14 heures selon le JMO)

L'Etat-major et la compagnie  hors-rang ainsi que  le 2ème bataillon (commandant Graussaud) quittent Dinant par Bouvignes, Haut-le-Wastia, Warnant et arrive à Bioul où  l’Etat-major régimentaire  s'établit dans  la gendarmerie locale.

Le 3ème bataillon (commandant Bertrand) remplace le 2ème bn à Anseremme Dinant et Bouvignes ;

Le 1er bataillon (commandant Vannière) reste en place sauf que sa 1ère compagnie monte encore plus en flèche, en défense  sur le pont de Burnot- Lustin.

Sur la carte, le 3ème Bn monte sur Anseremme, Dinant, Bouvignes, laissant  les postes de Hastière, Waulsort et Hermeton-sur-Meuse au 348ème RI.

Le 2ème Bn quitte Dinant et Bouvignes pour Bioul (hors carte) , le 1er Bn s'étend encore plus vers Lustin-Burnot.

À 19h. 30, la mise en place est effective. Le 148ème ri tient un front de 16 km, Anseremme (inclus)  Houx (exclu), 6 km tenu par le 3ème bn du commandant Bertrand et de Houx (inclus) à Profondeville (exclu) 10 km par le 1er bataillon du commandant Vannière.

00 photos et documents (6)Un mitrailleur devant sa pièce. Un civil, peut-être curieux de "voir" une mitrailleuse, pose avec quelques soldats de la section présente dans son village.

 

 

 

Le 14 août! Tout s’accélère !

adj robertA Anseremme, un parti de cavaliers allemands s’est approché de la barricade défendue par l’adjudant  Robert. Celui-ci, avec 6 hommes, se met en position de les recevoir. Il ouvre le feu sur l’ennemi lui tuant un officier et un cavalier et 9 chevaux, fait deux prisonniers et blesse d’autre soldats qui s’enfuient mais l’un d’entre eux viendra se constituer prisonnier à Dinant afin d’y recevoir des soins.

L'adjudant Robert

08reg 3sect mit

 

 

 La 3ème section de mitrailleuses en défense du pont de Dinant, en 1912, elle était commandée par le Lt de Beaucoudrey mais en 1914, il avait été remplacé par le Lt Jacquelot du Boisrouvray

 

14 août en soirée,

Ce même jour,  une autre tentative de percée se dessina à partir du village de Dréhance. Un parti ennemi descendit le chemin reliant le château à la carrière de Génan. Des fantassins, sous la conduite du sergent Watterlot ( tué à Champion, le 23 août), partirent à sa rencontre. Une échauffourée eut lieu dans laquelle les Allemands perdirent de nouveau deux hommes. Une archive du village de Dréhance rapporte un fait similaire. Serait-ce la relation de l'engagement?

00001 drehance

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

00002 drehance

 

 

 

00003 drehance

 

 

 

 

 

 

 

Quelques heures plus tard, une attaque se dessine sur Anseremme. Le canon tonne en soirée. Les prémices des combats du 15 août !

Voir les pages consacrées aux combats de Dinant, Anseremme et Bouvignes.

Présence de Joseph Degaugue

148ème 16-21a

Le 10 août              En Belgique, très bon accueil, on nous donne des tartines beurrées, du café au lait. On achète du chocolat.

Le 11 août,               Toujours la même chose. Je rapporte des journaux belges puisqu'il n'y en a plus de français.

Le 12 août,             Accueil enthousiaste à Dinant. A Bouvignes, où nous logeons, on nous donne du pain, du beurre et de la confiture, du tabac et du café.

Le 13 août            Liège tient toujours, on compte aller à Namur bientôt. En quittant Givet, n'a-t-on pas promis d'aller à Berlin en 15 jours? Je ne partage pas ces illusions. La guerre sera longue et pénible car l'Allemagne qui est préparée depuis longtemps à la guerre ne se laissera pas  écraser. La guerre durera au moins jusqu'au mois de mars ou d'août 1915. Je prends un bain dans une maison particulière. Je connais encore quelques  autres personnes, entre autre, une délicate jeune fille Joséphine,

 Avec mon camarade Pierre Picard, je vais en petit poste en avant de Dinant. Là, nous avons vu 8 Allemands, 2 ont été tués. Quel spectacle! Ce  sont peut-être des pères de famille. Mais la foule est enivrée de joie. Le soir, on va prendre position pour barrer une rue, là où les Allemands pourront peut-être arriver. Frères blancs, excellent accueil . Charcuterie  et Maria nous fait du café toute la nuit.

Pas de note pour le 14 août.

Commentaires

"On achète du chocolat"Le colonel Cadoux avait bien spécifié qu'aucune réquisition ne pouvait avoir lieu de la part des soldats mais qu'ils devaient payer pour leurs achats. La Belgique est un pays allié!

 

bouvi accueil 5ème cieA Bouvignes, la 5ème compagnie garde le pont et l'écluse-barrage avec la 8ème compagnieL'accueil des populations a été enthousiaste tout au long de la présence française en Belgique, même lors de la retraite.

"Avec mon camarade Pierre Picard nous allons en petit poste devant Dinant".

La date et la description qu'il fait de sa "rencontre"  avec des Allemands semblent correspondre à l'échauffourée décrite par le sous-lieutenant de Reviers. Suite à cet événement, la populataion de Leffe offre café, bière et autre victuailles (dont de la charcuterie) aux soldats. Des témoignages de dinantaises (Leffe) confirment la chose. "Des frères blancs", les moines de l'abbaye de Leffe qui ont soigné plusieurs blessés.

 

picard pierre institAu sujet de Pierre Picard, c'est un instituteur comme Joseph Degaugue, (d'où cette fraternité due à la profession). Il sera tué à Onhaye, le 23 août 1914. Disparu et considéré comme mort à la date du 23/0/1914. Jugement déclaratif du 15 juin 1920 à la mairie de Paris.

 

 

Sources

J.Schmitz et Van Neuland, quatrième partie, La conquête de la Meuse, extrait de la carte  page 209, hors texte

Cadoux01

  Notes manuscrites du Colonel Cadoux

et son livre: Souvenir de guerre

Archives paroissiales de Dréhance

JMO du 148ème ri,

AD72,   1j461/2 les notes de Joseph Degaugue, période du 1 août au 30 septembre 1914

AD11, registres de la matricule

AD75, 4ème bureau, registre de la matricule

Archives du CICR, fiches prisonniers allemands

Archives allemandes, Verlustlisten pour la 1çre guerre,  pour les 11ème et 19ème régiments de dragons

Cartes postales anciennes

 

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